Parcoursup : Quel bilan après trois ans ?

Pourquoi avoir créé Parcoursup ?

L’ancien système APB (Admission Post-Bac) existait depuis 2009. Les lycéens pouvaient postuler à un maximum de 24 formations parmi les 12 000 proposées (BTS, DUT, CPGE,…). Les inscrits devaient classer leur vœux par ordre de préférence. C’est ensuite l’algorithme de la plateforme qui décidait, ou non, de l’admission en prenant en compte les bulletins de note pour certaines formations.

Un des premiers problèmes venait des “formations en tension”. Il s’agit des formations en théorie ouvertes à tous mais qui dans les faits ne pouvaient pas accueillir tous les demandeurs. Dans ce cas, après la prise en considération de l’académie de résidence et le classement du vœux. APB procédait à un tirage au sort entre les étudiants, respectant le principe de non-sélection pour l’accès à l’éducation. Ce système et le fait que bon nombre de bacheliers se retrouvaient sans formation ont poussé le développement d’une nouvelle plateforme: Parcoursup.

 

Quelles sont les différences principales ? 

Sur cette nouvelle plateforme, les étudiants sont maintenant limités à 10 vœux mais ne doivent plus les classer. Il est également possible de formuler des sous-voeux. Il s’agit de groupe de formations réunies par type ou spécialité par exemple. Les étudiants peuvent sélectionner plusieurs formations (sous-vœux) de ces groupes sans les classer. Tous les sous-vœux d’un groupe ne compte pour qu’un seul des 10 vœux, ce qui permet d’augmenter les possibilités. Ils doivent dorénavant poster une lettre de motivation par formation. L’une des grandes nouveautés est l’admission sous condition, le “oui si”. Le tirage au sort n’existe plus, mais l’étudiant admis en “oui si” ne peut intégrer la formation qu’à condition de suivre un parcours personnalisé lors de la première année, souvent sous forme de cours supplémentaires pour renforcer le niveau et s’assurer que l’étudiant s’en sorte.

 

Un bilan contrasté après la première année

Comme il n’y a pas de classement des vœux, les lycéens reçoivent leur réponse au fur et à mesure. Les meilleurs auront des retours positifs tandis que les autres doivent attendre qu’il y ait des désistements pour être acceptés. Le problème est que les élèves attendent trop longtemps pour refuser les formations, ce qui bloque le système et est anxiogène pour les candidats.

De plus, la sélection est accrue pour les filières en tension car les formations sont autorisées à demander des pré-requis, comme avoir un bon niveau d’anglais. Cependant, certaines personnes pensent que l’accès à l’éducation ne devrait pas être conditionnée.

Un autre problème vient du fait que les étudiants sont mal orientés et informés. Ils postulent à des formations dont ils n’ont pas le niveau.

Enfin, il y a de plus en plus de bacheliers chaque année alors que le budget alloué à l’éducation n’est pas suffisant. Il y a donc plus de demandes que d’offres pour beaucoup de formations. En 2016 par exemple, il y avait 808 000 candidats inscrits sur APB pour seulement 640 000 places. Pour remédier à cela, 130 000 places devraient être ouvertes dans les filières en tension d’ici 2023.

 

Quel bilan pour Parcoursup après 3 ans?

Le bilan 2019 est un peu plus optimiste. Le système est globalement plus fluide. 11% des candidats sont restés sans propositions contre 16.9% en 2018. Cela vient certainement des changements faits sur la plateforme.

Tout d’abord, il y avait plus de moyens en terme de communication, notamment grâce à la mise en place de répondeurs, de carte interactive des formations, …

Mais ce sont surtout les points d’étape et le calendrier resserré qui ont permis cette amélioration. En effet, il y avait des dates clés auxquels les élèvent étaient obligés de choisir les vœux à maintenir et les vœux à abandonner. Cela les obligeait à faire des choix et à libérer des places dans les formations pour que les suivants sur liste d’attente puisse y avoir accès.

Attention aux futurs étudiants. Certaines formations ne sont pas sur Parcoursup et requièrent donc des candidatures parallèles, comme la plupart des écoles d’art par exemple. Les écoles de commerce post-bac devraient faire leur entrée sur la plateforme en 2020. Renseignez-vous bien préalablement sur toutes les possibilités pour ne pas être pris au dépourvu. Rien de mieux pour cela que de se rendre aux différents salons d’études supérieures. Vous pourrez alors aborder la procédure Parcoursup plus sereinement.