Portrait alumni #13 : Alexis Ribière, un entrepreneur aventurier

Interview alumni - Alexis Ribière

Je m’appelle Alexis Ribière et j’ai 25 ans. Je suis le co-fondateur de Puls Impact, startup engagée dans la recherche et le développement de nouvelles solutions de collecte de dons au profit des associations. J’ai deux rêves : vivre l’exploration spatiale et voir l’avènement du Social Business (Muhammad Yunus, prix nobel de la paix 2006).

 

Salut Alexis ! Peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique ? Plutôt bon élève ou dernier rang ?

Mon parcours académique seul n’est pas forcément intéressant : bac, licence puis master. Rien d’édifiant jusque là. C’est plutôt l’imbrication avec ma vie professionnelle et mes centres d’intérêts qui peut être intéressant : passionné de cosmologie, je décide rapidement de faire de l’aérospatial ma voie professionnelle.

Je réalise une licence en commerce international en alternance dans une filiale d’Airbus. Puis un master en science de gestion également en alternance (à l’ESC de Clermont). Cette fois-ci chez le motoriste aéronautique Safran.

Ces deux étapes professionnelles et le fait de combiner étude et travail grâce à l’alternance, sont, selon moi, un point clé de mon parcours professionnel. Dès 18 ans, j’ai été plongé dans le bain professionnel, avec des personnes hautement qualifiées, prêtent à donner de leur temps pour transmettre leurs savoirs, le tout dans un cadre de travail qui permet d’avancer sereinement.

Bien que je sois plutôt opposé à toute forme de codes et normes, via ces expériences j’ai été codé et normé au monde professionnel, ce qui m’a fait gagner un temps considérable par la suite ! Contrepartie : pas d’étude à l’étranger, pas de semaine de cours allégée, pas de césure. Et des vacances comme un salarié classique, la tête au travail quand on est en cours et inversement. Mais une découverte rapide des rouages du monde socio-économique et un salaire ! Ce qui était une condition sine qua none pour poursuivre mes études.

Bon finalement cette expérience que je viens de décrire n’est finalement qu’un élément de contextualisation. J’ai eu un déclic professionnel en cours de route. L’aéronautique et les grandes entreprises c’est génial, mais arrivé en Master 2 ce que je voulais vraiment c’était travailler sur des projets. Et particulièrement liés à mon deuxième grand centre d’intérêt : le Social Business, ou la notion économique à ma porté pour dire que je ne suis pas satisfait du monde dans lequel je vis.

Un master et de solides expériences professionnelles en poche, me donnant à priori un accès facilité au marché de l’emploi, je me lance finalement dans un second master, axé exclusivement sur l’entrepreneuriat et le développement de projets. Deux belles années qui ont en partie répondu à mes attentes. Entreprendre c’est bien ma voie, mais entreprendre c’est dur, de surcroît quand on veut construire un projet à mission sociale.

Deux belles années issues du choix d’un module de formation “entrepreneuriat” dans mon premier master, qui m’a mit l’eau à la bouche, grâce à la pédagogie de l’intervenant.

Puis deux belles années grâce aux innombrables rencontres. D’abord dans le master, où là aussi les pédagogues ne manquaient pas. Ensuite dans les stages que j’ai réalisé, pour l’ONG Entrepreneurs du Monde et pour la startup sociale Miadunu. Et enfin via la startup que j’ai créé.

 

“Rien ne vaut la pédagogie, elle détient le secret de la mise au monde des vocations”.

Yann Moix

 

Comment tu es devenu fondateur de Puls Impact ?

Après 6 mois de stage dans l’ONG Entrepreneur du Monde, qui sonnait la fin de mon parcours académique, j’ai poursuivi 4 mois à temps partiel dans l’ONG. L’autre moitié de mon temps étant consacré à la création de la startup Puls Impact.

 

Début 2020 je choisis de retourner aux sources dans ma région : un déménagement plus tard, j’occupe deux fonctions :

  • Une via le réseau Pépite France, où je m’occupe de sensibiliser les doctorants à l’entrepreneuriat. Et je les accompagne le cas échéant (Clermont Auvergne Pepite),
  • L’autre via Puls Impact, en tant que co-fondateur.

 

Tu travailles sur quel type de projet et avec quel type de client en ce moment ? C’est quoi ton métier concrètement ?

Quelque soit les fonctions que j’occupe, je me suis imposé une chose : travailler pour des bénéficiaires et non pour des consommateurs. Cela réduit le champs des possibles en terme d’emploi, mais avec un peu de persévérance c’est possible :

  • Pour la startup Miadunu, les bénéficiaires étaient les personnes réfugiés en difficulté d’insertion économique et sociale. Mais avec un vrai savoir faire sur la cuisine de leur pays, que nous avons essayé de faire découvrir aux Français
  • Dans le cas de l’ONG Entrepreneurs du Monde, les bénéficiaires étaient les personnes les plus vulnérables de pays pauvres. Excluent du système bancaire ou de l’accès à l’énergie. Mais pourtant avec un vrai savoir-faire artisanal et entrepreneurial
  • Pour le poste à Clermont Auvergne Pépite, les bénéficiaires sont les étudiants qui peuvent profiter pleinement et gratuitement de ce dispositif d’Etat qui leur permet d’entreprendre plus sereinement
  • Enfin, pour la startup que j’ai cofondé, les bénéficiaires sont les associations qui jouissent des dons que nous collectons pour elles grâce à nos solutions.

Caricaturalement, on pourrait dire que mon métier c’est de “vendre de la solidarité”. J’essaye d’être jusqu’au bout sur l’accord entre mes valeurs et mon métier. C’est très loin d’être facile. Tous les jours c’est un véritable échec car nous vivons dans un monde qui est un aspirateur à valeurs.

Sinon pour développer un peu plus sur la partie projet, comme je le disais en introduction, à Puls Impact nous faisons de la R&D de nouvelles solutions de collecte de dons au profit des associations. Notre approche consiste à placer le plaisir, l’émotion, le divertissement et le ludique au coeur des moyens de collectes afin de sensibiliser différemment aux enjeux associatifs et permettre un don moins contraignant et plus agréable pour le grand public.

Notre modèle de R&D est basé sur de la production participative (crowdsourcing), notamment en sollicitant des classes d’étudiants, qui sont les futurs citoyens mais aussi les mieux placés pour savoir ce qu’ils veulent à leur disposition comme produits et services de solidarité.

Le premier produit que nous avons lancé à la commercialisation est l’Heroïc Box : une borne d’arcade solidaire. On reprend les principes de l’arcade (jouer à Pacman, Tetris, Sonic, …) mais l’argent issu de la partie de jeux est reversé à des associations. C’est une formidable solution de sensibilisation et de collecte pour les associations. Tout en étant, pour nos clients (les entreprises), de véritables atouts pour l’animation de leurs espaces de vie et de leurs événements. Ainsi que pour la mise en avant de leurs engagements solidaires.

L’aventure est vraiment chouette d’un point de vue de la mission d’entreprise (chercher quelle pourrait être la culture du don de demain). Mais évidemment les défis sont nombreux, complexes, d’envergure et chronophage. C’est à la fois excitant et stressant au quotidien. Mais avoir la chance de parler “d’aventure” quand on parle de son job, c’est une chance incroyable.

 

Et plus tard, on fait quoi ?

Pour répondre à cette question j’ai deux citations qui me viennent à l’esprit :

“Une société de l’engagement ne peut passer que par le développement des solidarités”

Pierre Siquier

 

“Après le développement personnel, pensons au développement fraternel”

Sébastien Henry

 

Ça résume assez bien l’orientation que j’ai donné et que je  souhaite continuer de donner à mon parcours.

 

Un conseil à donner aux jeunes (et moins jeunes) qui cherchent leur chemin ?

Conseil facile mais sûrement le plus efficace s’il est appliqué à la lettre : lancez-vous !

Lancez-vous non pas sans réfléchir, mais sans retenu. Mettez toutes vos forces dans la bataille de vos convictions, de vos idées, de vos concepts, de vos projets, de l’histoire que vous voulez écrire. A l’école, au travail, dans la vie personnelle, seul, en groupe, ici, là-bas, ……. mais il est indispensable de le faire maintenant et pas demain.

Et comme j’adore ça, 2 citations pour finir :

 

“Les Hommes font l’histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font”

Karl Marx

 

“L’odyssée de la vie n’est pas un film au cinéma, si tu ne t’éduques pas, tu resteras en bas”

Assassin

 

Si vous souhaitez rentrer en contact avec Alexis, voici son Linkedin !