Portrait Alumni #12 : Alice Girardot, à la découverte d’un métier de l’ombre

Interview alumni - Alice Girardot

Alice Girardot est l’exemple même de la bosseuse. Celle qui était considérée comme un cancre au lycée aura pris une sacrée revanche sur la vie. En s’orientant dans le droit, elle y trouve une source d’apprentissage qui sera sa principale motivation. C’est d’ailleurs grâce à cette dernière qu’elle excellera à l’université et finira par intégrer le gratin de la formation juridique.

Seulement son truc à elle, c’est l’engagement public. Il lui était donc naturel de prendre un léger virage pour rejoindre une carrière politique. Elle est aujourd’hui collaboratrice politique d’un élu à la Mairie de Paris.

 

Salut Alice ! Peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique ? Si c’était à refaire, qu’est-ce qui changerait ?  

Salut Laura !

J’ai fait cinq ans de droit à l’Université de Montpellier de 2010 à 2015, jusqu’au Master 2 recherche Droit public général, spécialisé en droit constitutionnel et philosophie du droit. En parallèle, j’ai eu la chance d’intégrer le Magistère Droit public des affaires pour trois ans, de 2012 à 2015. Ça m’a permis de profiter de cours supplémentaires, plus variés et plus pratiques, et d’une super promo plus restreinte et motivante. 

Juste après, j’ai enchaîné sur un Master 2 pro Affaires publiques, parcours Administration du politique à Panthéon-Sorbonne à Paris 1. Je souhaitais compléter ma formation avec de la science politique. J’ai eu la chance de faire mon stage de fin d’études au cabinet du Président de la République François Hollande à l’Élysée, avec le conseiller affaires parlementaires, avant de me lancer officiellement dans la vie active.

Je crois que je ne changerai rien à mes études si c’était à refaire ! Je les ai adorées et même si je ne fais finalement pas une carrière juridique, le droit est une excellente formation. D’ailleurs, il n’est jamais trop tard, puisque j’ai repris en septembre dernier une première année de licence d’économie à distance, en parallèle de mon job. Je n’y connaissais rien en économie, ça me manquait !

J’étais une cancre en terminale, et plutôt désabusée par les études… Mais dès les premières semaines de droit, je me suis mise au travail, et j’ai toujours été bien récompensée par mes résultats. Tout l’intérêt de choisir une formation qui vous plaît !

 

Et du coup comment tu es devenu collaboratrice politique ?

Aujourd’hui, je suis collaboratrice politique, et plus précisément conseillère « écoles » de Patrick Bloche, l’adjoint d’Anne Hidalgo, la Maire de Paris, chargé de l’éducation, de la petite enfance, des familles et de l’organisation du Conseil de Paris. Avant cela, je me suis lancée dans ce type de métiers parce que j’étais engagée en politique et dans l’associatif depuis 2010 : c’était finalement une évidence au moment de choisir que faire concrètement après mes études. Le projet est arrivé très tardivement car je n’avais pas connaissance de ces métiers de l’ombre. Lorsque j’ai su que je pourrai faire ça, tout a été assez vite.

 

Tu travailles sur quel type de projet ? C’est quoi ton métier concrètement ? Peux-tu nous parler de ta journée type ? 

Mon job consiste à assister mon élu dans toutes ses missions, lorsqu’elles concernent les 652 écoles de Paris. Cela permet de travailler avec une grande diversité d’acteurs : les directions dans l’administration, les élus des Mairies d’arrondissement/adjoints et leurs cabinets, les citoyens, les associations, les parents d’élèves et directeurs d’écoles. Mon travail ne consiste pas à « gérer » les écoles car cela, l’administration parisienne le fait très bien. Je vois toujours deux versants à mon quotidien : il y a l’immédiateté d’un côté, avec les courriers de sollicitations, les demandes presse, les visites à organiser, etc. et le temps plus long, avec des projets à mettre en œuvre, suivre ou accompagner. Par exemple, le projet que je préfère depuis que je suis à l’Hôtel de Ville est celui des cours Oasis : ce programme ambitieux qui consiste à transformer des cours d’écoles classiques et bitumées en des îlots de fraîcheur avec des matériaux ne gardant pas la chaleur, contenant plus de jeux d’eau et de végétation. Cela implique de définir des ambitions, communiquer, expliquer, travailler les processus, les montages budgétaires, etc. jusqu’à aller voir les cours d’écoles changer concrètement après les travaux.

 

Et plus tard, tu te vois où ?

Cela dépendra des opportunités… Pas loin des affaires publiques en tout cas !

 

Un conseil à donner aux jeunes (et moins jeunes) qui cherchent leur chemin ?

Faites confiance à l’avenir, à condition de faire des choix qui vous ressemblent et de s’en donner les moyens ! Pendant ses études, on ne se rend jamais vraiment compte de la diversité des métiers. Il faut donc éviter d’essayer de se mettre dans une case « avocat » ou « médecin » trop tôt. Le mieux est de faire ses choix en fonction de son intuition profonde, de ce qu’on apprécie réellement, même si ça parait fou ou bouché, et pas de ce qui est le plus prestigieux ou lucratif. Cela permet toujours de retomber sur ses pieds, de justifier et comprendre ses choix, et de valoriser une formation même si on change de chemin ensuite. Le pire est de se retrouver au terme d’une formation choisie pour de mauvaises raisons (d’ailleurs on te conseille cet article si tu te sens concerné.e). De se rendre compte qu’un métier ou domaine ne convient pas du tout à sa personne. Aussi, ce n’est pas l’option que l’on choisit dans telle ou telle matière qui décidera réellement de son avenir. Il n’est jamais trop tard pour changer d’orientation ou de métier !

 

Et si tu souhaite entrer en contact avec Alice, voici son Linkedin !