Portrait Alumni #8 : Iris Donat, une littéraire pleine d’ambition

Interview alumni - Iris Donat

Lorsque Datalumni a lancé son grand projet éditorial “Tous alumni” afin de mettre en lumière la diversité des parcours pour accéder à un métier, j’ai tout de suite pensé à Iris Donat. Nous avons grandi ensemble dans un petit village de montagne en Haute Savoie, nommé “Thônes”. À priori nous étions destinées à vivre des saisons, partagées entre le lac d’Annecy et nos montagnes enneigées. Pourtant, lorsque je l’ai rencontrée à mes 10 ans, Iris aspirait secrètement à une carrière internationale en tant qu’hôtesse de l’air. Une ambition très vite mise de côté par ses multiples aller-retour sur le “billard” qui l’a finalement rapprochée du milieu de la santé. Alors, hôtesse de l’air ou chirurgien ?

 

Salut Iris ! Peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique ? Plutôt bonne élève ou dernier rang ?

Plutôt première de la classe de la maternelle au CM2 et toujours bonne élève au collège. Comme beaucoup de jeunes de notre village, le passage au lycée à Annecy et donc la découverte de la vie de citadin s’est faite ressentir sur les bulletins. A la fin de la seconde, les professeurs étaient d’avis pour m’orienter vers le cursus Littéraire au vu de mes bonnes notes en langues. Cependant, nous connaissons tous le -faux- discours sur cette filière : “avec L, tu ne fais rien”. Alors j’ai changé d’établissement et j’ai troqué la ville pour le village, la L pour l’ES, les langues pour le concours d’infirmière.

J’ai alors passé le concours d’entrée en école d’infirmière, en parallèle de mon baccalauréat, pour me retrouver 105ème sur liste d’attente : autant vous dire que j’avais déjà réservé ma place en prépa pour retenter ma chance. Trois jours avant la rentrée, je reçois un appel de l’IFSI d’Annecy : j’intègre à 17 ans la formation d’infirmier. Après deux mois de cours que j’ai adoré, j’entame mon premier stage dans le service Gériatrie court-séjour de l’hôpital. Une première journée qui a marqué un réel tournant dans mon orientation puisque j’ai réalisé que ce métier n’était pas fait pour moi. Trop jeune ? Trop sensible ?

Là, c’est une immense déception car cela faisait des années que j’aspirais à ce métier. Durant le restant de l’année, mon séjour en tant qu’opératrice dans l’usine du village m’a poussé à tenter le concours d’orthophoniste. Seulement 90 places étaient disponibles, sur un total de 3 000 candidatures. Puis, j’ai envisagé le BTS économie social et familial pour rester dans le vaste domaine de l’accompagnement. Le sort s’acharne et je me dis qu’en fin de compte, le social / médical correspond à d’autres profils que le mien.

Ayant toujours été bonne en langues (17 en espagnol au bac et 16 en anglais), j’ai décidé d’entrer en licence LEA à l’université de Grenoble, sans grande conviction. Ma troisième année en Erasmus à Alméria (Espagne) a finalement ressorti du placard mon appétence pour les voyages et l’international (Si tu es intéressé.e, on a un article sur les certifications en langues pour partir en échange !). Avec du recul, aujourd’hui je me dis que ce que l’on pense être des échecs sont en fait des opportunités ailleurs.

 

Comment es-tu devenue chargée de service clients ?

Le chemin a été long pour me rendre compte que ce que j’aimais entre le médical, le social et maintenant le service clients en entreprise était le contact avec les personnes ! A mon retour d’Erasmus, j’ai travaillé comme réceptionniste en hôtellerie en station de ski (les origines qui rappellent à l’ordre !). Ayant rencontré mon copain en Erasmus -qui est mexicain- je me suis ensuite envolée pour le Mexique. La-bas, j’ai travaillé comme agent téléphonique trilingue pour la marque Tupperware. Je vous assure, en tant qu’étranger on prend ce que l’on vous offre ! C’était une bonne expérience du fait de la nouvelle culture et des nouveaux collègues.

Lorsque mon visa d’un an est arrivé à terme, j’ai été recrutée à Annecy. Je suis devenue chargée de service clients pour le compte de plusieurs entreprises. Parmi elles, l’usine pour laquelle j’avais travaillé le temps de ma réorientation scolaire. Comme quoi, chaque expérience a contribué à construire mon chemin. Aussi, mes compétences relationnelles acquises en tant que réceptionniste et agent téléphonique ont contribué à l’obtention de ce poste.

 

Tu travailles sur quel type de projet et avec quel type de client en ce moment ? C’est quoi ton métier concrètement ?

Je suis donc chargée de service clients depuis bientôt un an. Et cela, dans une agence qui gère le service clients de plusieurs entreprises. Principalement en français, mais parfois en anglais et espagnol. Ce qui me plaît, c’est qu’il y a beaucoup plus de place pour la rédaction et moins pour le téléphone. Je suis référente en particulier d’une célèbre marque de meubles de cuisine et salle de bain. J’accompagne les clients dans leurs interrogations, demandes particulières, réclamations… 

Au fur et à mesure, on m’a confié de nouvelles tâches en plus du métier de service clients. Je gère le traitement des avis Google, le chat en ligne et la modération des commentaires Facebook. Je retrouve ce point commun entre toutes mes formations et expériences : le relationnel, et en plus dans trois langues ! En fait, je me rends compte qu’un poste n’est pas toujours figé. On peut être amenés à le faire évoluer en faisant ses preuves. 

 

Et plus tard, on fait quoi ?

Justement, plus tard, j’aimerai m’orienter vers le community management, la rédaction de contenu (en langue étrangère si possible) ou le métier de commercial ! Comme quoi, si j’avais fait un bac L… C’est l’évolution de mon poste vers la gestion des avis google, du chat en ligne et de la communauté Facebook qui m’a mise sur ces pistes. Pour moi c’est la suite logique. D’autant plus que je vais être à nouveau sur le départ pour m’installer à l’étranger. C’est marrant car, à priori, un community manager est passé par la case master en communication. Enfin il faut déjà être sûr de ce que l’on veut faire depuis des années. Et en plus sans avoir véritablement essayé sur le terrain !

Au vu de mon parcours jusqu’ici, je suis consciente qu’on n’a pas toujours ce que l’on veut. Ces étapes, que j’ai pu percevoir comme des échecs, ont finalement été indispensables pour m’insérer dans la communication. Et pour faire des rencontres. C’est pour ça que si les portes du community management sont fermées, alors je serai ravie de tenter ma chance comme commercial pour un pays espagnol par exemple ! 

 

Un conseil à donner aux jeunes (et moins jeunes) qui cherchent leur chemin ?

Avec du recul, il faut garder son sang froid au(x) moment(s) de l’orientation. Toute reconversion est possible… il suffit de s’en donner les moyens ! Avec un peu d’ambition, on arrive toujours à ce que l’on veut.

 

Si vous souhaitez contacter Iris Donat, voici le lien de son Linkedin.