Datalumni vous fait découvrir le métier d’Architecte Diplômé d’État ! Objectif de cette interview : sortir des stéréotypes et mettre en avant les différentes typologies d’architecture. Aujourd’hui, c’est Jordan MILLION qui nous présente son quotidien et sa passion pour ce domaine depuis l’âge de 11 ans !
Salut Jordan ! Peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours ?
Depuis mon plus jeune âge, j’ai commencé à penser au milieu de l’architecture. En effet, mes parents avaient lancé le projet de construire leur maison. Ils ont fait appel à un architecte pour penser et concevoir les différents espaces de vie. C’est un projet qui a rythmé mon enfance, c’est sûrement à ce moment-là que ma passion pour l’architecture est née.
C’est tout naturellement que je me suis orienté vers un baccalauréat STI2D Architecture et construction. Cette formation permet de se préparer aux sciences de l’ingénierie tout en se spécialisant dans le domaine pour devenir un maître de la géométrie (architecte).
Suite à l’obtention de ce premier diplôme, j’ai passé plusieurs concours pour des écoles spécialisées, dans lesquelles j’ai été accepté et c’est comme ça que j’ai rejoint l’ENSAG (École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble). J’ai sélectionné cette école, car elle répondait à mes attentes, notamment au niveau du master, puisque chaque établissement propose différentes formations. Personnellement, je souhaitais m’orienter dans l’architecture régionale plus contemporaine, en ayant autant d’acquis en paysagisme qu’en architecture.
Nous étions plus de 2000 à concourir pour entrer dans cette école sachant qu’il y avait 150 places. C’est une formation très prisée et sélective. Le concours est difficile, mais ce n’est rien à côté du niveau d’études qui est demandé durant les 5 années de formation. C’est une bonne mise à l’épreuve pour savoir dans quelle aventure on va se lancer.
Une fois mes études terminées, j’ai obtenu le titre d’Architecte Diplômé d’État, et je travaille actuellement chez Maison Oxygène.
Quelle est la différence entre architecte DE (Diplômé d’État) et HMONP ?
Après 5 ans d’étude, on obtient le diplôme d’architecte DE, mais celui-ci ne permet pas de signer des plans de plus de 150m2 ,de sa main. Pour cela, il est possible de faire une formation supplémentaire d’une année à l’école à raison de 2-3 jours toutes les 3 semaines. Une fois cette formation achevée, un architecte obtient le titre HMONP (Habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en son Nom Propre). Celui-ci permet alors de mener à bien un projet en toute autonomie et de gérer une entreprise ainsi que l’ensemble de ses corps de métiers.
Quelles sont les missions d’un•e architecte Diplômé.e d’État ?
Pour simplifier, notre travail se déroule en 3 grandes phases :
Premièrement, il y a l’Avant-Projet (AVP), qui est soumis au client autant de fois que nécessaire pour devenir un projet définitif.
Dans un deuxième temps, il y a l’étape du Permis De Construire, qui regroupe toute la partie des réglementations liées au projet, ainsi que le dépôt en mairie ou en intercommunalité.
Enfin, la troisième étape est celle de l’Exécution pour les travaux.
Selon les projets, en tant qu’architecte, nous gérons une ou plusieurs phases en fonction des clients et de leurs demandes.
Il faut noter qu’être architecte ne veut pas forcément dire “construire des logements”. Nous imaginons également des établissements publics (mairie, gymnase, …), des structures tertiaires (bureaux, entreprises, entrepôts, …) et des projets d’urbanisme (voies de circulation, parcs/jardins publics, …)
Quelles sont les qualités d’un•e architecte ?
Faire rêver !! C’est la plus grande qualité d’un architecte, puisqu’il faut concevoir et imaginer différents espaces adaptés aux projets et répondre aux usages et aux besoins des clients ou des maîtres d’ouvrage.
Il est aussi important d’être avant-gardiste, nous construisons des projets sur le long terme, il faut donc imaginer l’avenir du bâtiment. Un projet est construit uniquement s’il est viable, vivable et durable.
Quelle est la plus grande difficulté que tu rencontres dans ton métier ?
La plus grande difficulté, est l’ensemble des réglementations et contraintes que l’on rencontre, même si elles peuvent s’avérer être une force pour certains projets. Il nous arrive parfois d’imaginer un plan et qu’il soit mis à mal par une loi ou encore la vision du client qui peut différer de la nôtre.
A contrario, quelle est la chose que tu préfères et qui te motive à venir travailler chaque jour ?
Ce que j’aime, c’est le challenge de faire aimer et rêver le client. D’autant plus qu’un projet n’est jamais réellement terminé : on le conçoit, on le réalise, on le maintient, on l’entretient (rénovation, réhabilitation) et après plusieurs années, cela peut arriver qu’il soit détruit.
La destruction d’un projet ne signifie pas qu’il est terminé, puisqu’il entre dans la construction d’un nouveau programme. Et c’est une action toute réfléchie pour commencer un nouveau cycle et en faire quelque chose d’autre.
C’est un métier qui me passionne. Je pense que j’ai commencé architecte et je finirai architecte. C’est une réelle vocation pour ma part.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui cherchent leur chemin ?
Il faut bien se renseigner sur les différentes typologies d’architectures. Comme je l’ai dit précédemment, dans l’imaginaire collectif, un architecte est celui qui construit des logements. Mais il y a bien plus de spécificités et de domaines. Pour cela, il existe plusieurs écoles qui ont chacune leur domaine de formation. C’est pourquoi, il faut savoir vers quelle branche s’orienter.
De plus, je ne l’ai pas tellement évoqué, mais être architecte repose aussi sur un aspect artistique et technique qui doivent être en symbiose. Le côté artistique est présent dans la totalité des études et est une force motrice dans la formation. C’est ce qui permet de faire émerger des rêves/projets, qui vont sortir du commun.