Portrait alumni #55 : Véronique GARRIGUES, responsable du service des droits dans une maison d’édition

Portrait alumni #55 : Véronique, passionnée de lecture depuis son plus jeune âge, à débuté sa carrière en tant que lectrice de livres pour enfant, en anglais. Ensuite, elle est devenue attachée de presse avant d’intégrer le poste de responsable du service des droits dans une maison d’édition. Découvrez son parcours dans cette interview.

 

Bonjour Véronique, en quoi consiste le métier de Responsable du service des droits dans une maison d’édition ?

La gestion des droits dans une maison d’édition, ça regroupe plein de choses. Je m’occupai de la cession des droits de traductions : je négociais des droits et j’établissais des contrats entre des auteurs et des éditeurs de nationalité différente. Par exemple, dans le cas où un roman français intéresserait un éditeur Italien.

Après la parution d’un livre, d’autres droits s’attachent à lui.

Je m’occupais également des droits de vente en poche. Une fois qu’un livre est bien exploité sous sa version grand format, il est possible de vendre les droits à une maison d’édition de poche.

Il existe aussi les droits d’extrait, un magazine peut faire une demande de reproduction pour en faire un feuilleton. Il en est de même pour les droits de cinéma et de télévision.

Enfin, je gérai les droits d’auteur et la comptabilité auteur. Chaque fin d’année, les ventes en librairie ou en vente annexes sont reportées sur les comptes de l’auteur. En général, une avance sur droit a été payée au moment de la conclusion du contrat avec l’auteur. La différence entre ce qu’on lui a déjà versé et ce que son compte a accumulé de droit lui est versée.

Je travaillais en étroite collaboration avec des agents littéraires. Leur rôle est d’être un intermédiaire entre l’auteur et la maison d’édition. L’agent littéraire représente le livre à différents éditeurs et négocie les droits avec celui qui souhaite publier l’ouvrage.

Comment se déroulait votre journée type ?

Je n’avais pas vraiment de journée type. Mais régulièrement, j’établissais des contrats, j’envoyais des livres à des éditeurs étrangers, je participais à des réunions et je discutais avec les auteurs qui venaient dans la maison d’édition pour savoir où en était telle ou telle cession…

Quelle était la plus grande difficulté dans votre métier et à l’inverse, ce que vous préférez ?

A l’époque où j’ai travaillé dans cette maison d’édition, il y avait beaucoup d’activités administratives entre les courriers et les contrats. Avant de travailler avec un ordinateur, c’était compliqué de gérer, par exemple, la comptabilité auteur, je devais remplir des fiches bristol à la main. Puis, quand l’informatique s’est vraiment développée, nous étions très sollicités par mail ou par téléphone. Parfois, c’était asphyxiant.

Ce que j’aimais beaucoup dans mon travail, c’était le côté très vivant. On était amené à rencontrer beaucoup de gens. Je déjeunais souvent avec des agents littéraires qui me présentaient les livres de leurs auteurs.

– Quel est votre parcours académique ?

Après mon baccalauréat, j’ai intégré l’université de Nanterre où j’ai obtenu une maîtrise d’anglais en quatre ans. Lors de ma troisième année, en parallèle, je suis entrée par équivalence en troisième année de licence de lettres modernes.

Je regrette de ne pas avoir fait des études de droit, spécialisé dans la propriété intellectuelle. J’en aurai eu besoin en tant que responsable du service des droits.

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes pour intégrer le monde de l’édition ?

Si vous êtes mordu de livres et que vous voulez travailler dans l’édition, je vous conseillerais d’y rentrer comme stagiaire. Cela vous permettra de mieux connaître tous les métiers pratiqués dans une maison d’édition, de montrer votre enthousiasme et votre bonne volonté et ainsi de vous faire bien voir par le service qui vous tente le plus : éditorial, presse, fabrication, étranger. Ensuite, vous aurez peut-être la chance de vous faire embaucher dans le service en question. Mais je vous conseille d’accepter n’importe quel poste pour commencer.

Une interview by Datalumni.