Après 5 années d’école d’Ingénieur spécialisée en chimie, Juliette ne se retrouvait pas dans les métiers scientifiques qu’on lui proposait. Son truc à elle c’était l’Économie Sociale et Solidaire. Elle qui voulait faire quelque chose de bien pour les autres et la société est aujourd’hui épanouie dans son métier à Ticket for Change et nous raconte comment elle en est arrivée là.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre parcours académique ? Quel était votre rapport avec les études ? Plutôt major de promo ou bonnet d’âne ?
J’ai toujours été très sérieuse en classe. J’ai toujours adoré les cours, adoré apprendre et faire des fiches avec des couleurs partout et des post-it ! ???? La vraie “premier rang” quoi (Promis, j’avais des potes malgré tout !). Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire plus tard, j’aimais bien les sciences, particulièrement les maths et la chimie mais je n’avais pas d’idée précise. Après une terminale S, spé maths, Allemand LV1 et option grec ancien (ouais, ouais, je sais, c’est chaud !), je me suis retrouvée en classe prépa scientifique. Puis j’ai enchaîné sur une école d’ingénieur spécialisée en chimie, tout en ne sachant pas bien où ça allait m’emmener. Je ne savais tout simplement pas ce que je voulais faire. Donc, j’ai continué tête baissée en évitant de me poser trop de question. Une stratégie rondement menée qui s’appelle aussi “ Je verrai bien où ça me mène”.
Les points positifs de ce parcours ?
Je me suis bien marrée en école. J’étais intéressée (à peu près) par mes cours, je me suis fait une bande de potes de ouf ! Et puis le passage classe prépa, bien que rude, t’apprend à apprendre tout très vite, à t’adapter et à ne pas avoir peur des difficultés, ni de l’échec d’ailleurs !
Si c’était à refaire ?
Je me renseignerais peut-être un peu plus sur les métiers qui existent hors médecin et ingénieur.. J’aurais pu être passionnée de droit par exemple mais c’était une matière qui m’était totalement inconnue à l’époque. Je n’ai pas été assez curieuse, j’ai suivi ce qui me paraissait être « la suite logique ».
Concrètement, comment êtes-vous devenu Responsable du pôle entrepreneur chez Ticket for Change ?
Alors ça, c’est une longue histoire ! En sortant de mon école d’ingé, je ne savais pas vraiment quoi faire. Je n’avais pas envie d’être « chimiste » à proprement parler. J’aimais bien l’organisation et la rigueur nécessaire à la gestion de projet. Donc, j’ai commencé par un stage de fin d’étude en gestion de projet chez Areva pour avoir un gros nom sur mon CV. En effet, ça me paraissait être très important à l’époque : les lignes « grands groupes » sur le CV et le salaire qui va avec.
Ces 6 mois ont été longs…. très longs….
Après ce stage, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire. Mais, ce dont j’étais persuadée c’est que je ne voulais plus d’une grande entreprise (pour le moment en tout cas). J’avais envie de rejoindre une petite équipe, une petite boîte pleine de défis, en plein lancement, une « start-up » donc ! J’ai trouvé Unow (organisme de formation digitale) que j’ai rejoint pour 4 ans. C’était une chouette aventure, j’ai énormément appris et j’y ai rencontré des gens formidables ! Mais au bout d’un moment, je me suis rendue compte qu’il me manquait quelque chose, j’ai mis du temps à comprendre quoi.
De fil en aiguille, j’ai compris. Je suis assez sensible aux enjeux environnementaux et sociaux que notre société rencontre. J’avais donc envie d’agir pour le monde de demain. Mais comment ? La vie va à 1000 à l’heure, j’avais pas vraiment la motivation pour me consacrer à du bénévolat après les heures de boulot. C’était trop pour moi, j’avais besoin de garder des créneaux bières avec mes potes ! Alors je me suis dit, “mais enfin, je passe une 40aine d’heures par semaine à travailler, pourquoi ne pas mettre ces heures au service de quelque chose qui aurait un impact positif sur la société ?”
Je me suis renseignée et j’ai découvert ce monde incroyable de l’Économie Sociale et Solidaire, une manière d’allier business et impact positif ! J’ai quitté mon job à l’été 2019 pour me concentrer et être disponible pour rejoindre ce nouveau domaine. Mon chemin a croisé celui de Ticket for Change, j’ai postulé à une offre qui me parlait particulièrement : responsable du parcours entrepreneur. Aujourd’hui j’aide des entrepreneurs à faire émerger des projets à impact positif.
Pouvez-vous nous raconter une journée type dans votre travail ?
Il y a pas de journée type :). Concrètement, de juin à décembre, je m’occupe d’une promo de 50 entrepreneurs que j’accompagne dans le lancement de leur projet à impact sociétal. Cela passe par l’organisation d’ateliers de travail sur divers sujets d’entrepreneuriat, des mises en relation avec des mentors, des entreprises intéressées, etc. De janvier à juin, on prépare le parcours et on sélectionne les entrepreneurs qui feront partie de la promotion de l’année.
Où vous voyez-vous à moyen/long terme ? Quelle(s) évolutions pour votre job, vos missions ? Des projets en cours ?
Je n’aime pas trop réfléchir à moyen/long terme, je trouve ça anxiogène ! J’aime bien me laisser porter et réfléchir à 1 an au max. En tout cas, pour le moment, je suis au bon endroit avec les bonnes personnes, et ça, c’est déjà incroyable !
Pour terminer, un conseil ou une anecdote à nous donner ?
Si vous sentez que quelque chose vous manque, que quelque chose ne va pas, que vous n’êtes pas au bon endroit, n’attendez pas d’être au bout du rouleau. Réfléchissez-y, faites confiance et écoutez cette petite voix dans votre tête. Renseignez-vous ailleurs, discutez-en même si c’est hors sentiers battus, au pire, c’est passionnant 😉 (Et n’hésitez pas à vous renseigner sur les « Carrières à impact », c’est peut-être ça la clé !)