Anaïs Castelain est une alumni du master Relations Internationales – Intelligence Stratégique et Gestion de Crise, de l’université Jean Moulin à Lyon. Je tenais à l’interviewer pour mettre en lumière son parcours académique peu linéaire qui lui a permis de découvrir son métier actuel d’Analyste en Intelligence Économique, peu connu de tous ! Rien de mieux qu’un partage d’expérience de cette alumni pour connaître la réalité du terrain après cette formation.
Je m’appelle Anaïs, j’ai 25 ans et je suis originaire de la jolie ville d’Annecy. Pour le travail, je me suis installée à Paris depuis un an maintenant.
Salut Anaïs ! Peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique ? Plutôt bon élève ou dernier rang ?
Après avoir obtenu un BAC ES au sein d’un petit lycée à Thônes en Haute-Savoie, j’ai envisagé de rentrer à Sciences Po. J’ai d’ailleurs essayé de passer les concours en même temps que le BAC mais ça n’a pas marché. J’ai donc intégré l’Institut Catholique de Paris. Cela me permettait de suivre une première année de Licence d’Histoire en même temps qu’une formation pour les concours d’entrée à Sciences Po.
Là encore, ça n’a pas marché donc j’ai choisi de faire du droit. Etant donné que je voulais me rapprocher de ma famille et de mes amis, et que Paris ne me faisait pas vibrer à ce moment là, je suis partie à Lyon. J’ai intégré la double licence en Droit-Sciences Politiques de l’Université Jean Moulin Lyon 3. J’ai vraiment apprécié la première année, un peu moins les deux autres mais je suis allée jusqu’au bout. Et après trois ans, j’ai pu intégrer le Master Relations Internationales – sécurité / défense de la même fac. Certains cours m’ont passionnés et d’autres beaucoup moins. Il y avait encore beaucoup de théorie, c’était globalement ce qui me dérangeait le plus. J’avais envie de rentrer dans le concret.
Durant l’été de mon M1, j’ai fait un stage de deux mois à l’African Women Development Fund au Ghana. C’est un fonds de développement qui octroie des subventions aux ONG qui œuvrent pour le droit des femmes en Afrique. Et, même si l’expatriation là bas n’a pas toujours été évidente, ça a été une super expérience.
A la rentrée, j’ai intégré le Master 2 Relations Internationales – Intelligence Stratégique et Gestion de Crise; et là, j’ai enfin pu entrer dans le concret. La plupart des cours étaient donnés par des professionnels qui nous donnaient de vrais cas pratiques, ça rendait l’exercice plus stimulant et j’avais beaucoup plus envie de m’investir. Surtout, j’ai découvert l’Intelligence Économique et après un stage dans ce domaine pour conclure ce Master, j’en ai finalement fait mon métier.
Comment tu es devenu Analyste en Intelligence économique ?
J’ai eu un cours d’Intelligence économique en Master 2 et j’ai découvert un domaine que je connaissais très peu et qui m’a tout de suite beaucoup intéressée.
Je devais réaliser un stage de fin d’étude dans la cadre de mon Master. J’ai passé plusieurs entretiens dans des structures très différentes et puis finalement j’ai été prise chez Ker-Meur, un cabinet d’Intelligence économique et de Cyber-sécurité à Paris. J’ai fait six mois de stage là-bas. J’y ai découvert des missions passionnantes et une super équipe qui m’a très vite fait confiance et qui continue de le faire puisque j’ai finalement continué en CDI chez eux à la suite de mon stage.
Tu travailles sur quel type de projet et avec quel type de client en ce moment ? C’est quoi ton métier concrètement ?
Concrètement, mon métier consiste à collecter, traiter et analyser des informations (économiques, financières, technologiques, politiques, juridiques, géopolitiques etc.) afin de faire des recommandations stratégiques et d’aider à la prise de décision de toutes sortes de structures ou de personnes (multinationales, PME/PMI, associations, personnes morales, personnes privées etc.)
Nos clients sont très différents les uns des autres donc les sujets sont également très variés. Il peut s’agir de vérifier le profil d’une personne dans le cadre d’un recrutement, de déterminer la faisabilité de l’implantation d’une enseigne dans une zone géographique, de mettre en lumière un soupçon de fraude, de contrefaçon, de vol de fichier clients etc.
Le cabinet dans lequel je travaille propose également des services de sûreté et de cyber-sécurité. Donc j’ai également l’opportunité de toucher un peu à ces domaines.
Finalement, j’ai la chance de découvrir et d’apprendre beaucoup de choses. En plus, c’est un travail qui permet de rencontrer et de collaborer avec des gens issus d’une multitude de domaines, ce qui est très enrichissant autant professionnellement qu’humainement.
Et plus tard, on fait quoi ?
Pour l’instant, ça ne fait qu’un an que je travaille pour ce cabinet et j’ai encore beaucoup de choses à y apprendre.
J’espère progresser davantage dans les domaines de l’intelligence économique mais aussi de la cyber-sécurité et de la sûreté puisque ce sont des domaines très complémentaires. Quand j’aurais un peu plus gagné en confiance, il pourrait être intéressant de gérer des projets et des équipes.
Un conseil à donner aux jeunes (et moins jeunes) qui cherchent leur chemin ?
Se lancer et essayer, même lorsqu’on n’est pas sûr. Certains trouvent leur voie très tôt, ça n’a pas été le cas pour moi, comme pour beaucoup d’ailleurs. Il y a tellement d’options et de possibilités que ce n’est pas facile de choisir. De même, parfois les études peuvent avoir l’air très théoriques. On peut avoir du mal à se faire une vision claire de ce sur quoi cela va déboucher. Dans ce cas, c’est important de pouvoir se rapprocher d’anciens étudiants, les alumni (possible via du mentorat aussi). Ça permet d’avoir une meilleure vision de ce que pourrait être son futur métier.
Pour rentrer en contact avec Anaïs, voici son LinkedIn !