Portrait alumni #17 : Guillaume Salomé, une positivité à toute épreuve

Interview alumni - Guillaume Salomé

Bonjour à tous, merci Datalumni pour cette invitation et pour ma première interview (rire). Je vais me présenter brièvement, Guillaume Salomé, ingénieur agro de formation. Et un alumni de l’IUT Génie Biologique à Clermont-Ferrand.

Je me considère comme Clermontois d’origine même si depuis quelques années je vis dans le Grand Ouest. Déjà tout jeune j’avais un fort appétit pour les sciences. Je me suis orienté dès le début de mon parcours vers la recherche. Ceci dit, je tâche de développer d’autres compétences en menant des projets plutôt liés au partenariat et au management. Comme on le fait avec la collaboration entre l’association IUT Alumni Biologie Clermont et Datalumni et dont je suis très fier.

 

Salut Guillaume ! Peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique ? Plutôt bon élève ou dernier rang ?

Alors on va remonter le temps 10 ans en arrière, puisque le bac c’était il y a une décennie pour moi. J’ai attaqué mes études supérieures par une classe préparatoire BCPST. J’avais comme seul objectif de devenir vétérinaire. La prépa ne m’a pas convenue, une approche trop théorique et trop dense. A la fin de l’année j’ai fait le choix de partir à l’IUT de Clermont qui proposait une formation plus en phase avec ce que je recherchais et qui permettait une vraie ouverture sur le monde de la recherche.

J’avoue que je cherche encore à mesurer l’impact de cette année de prépa sur mon parcours bien que je pense qu’elle ait été bénéfique.

Ces deux ans à l’IUT, ont été une vraie révélation tant sur le plan humain que sur le plan académique. C’est d’ailleurs un point qui revient très souvent de la part des Alumni qui rejoignent notre association. Cette formation correspond souvent aux deux meilleurs années de la vie de ces Alumni. C’est aussi un des facteurs qui a fortement contribué à la création du projet d’association des anciens de l’IUT.

Bref, à la fin ce cursus, j’ai fait plusieurs choix pour aller dans différentes licences mais aussi en classe prépa ATS-Bio. J’avais gardé en arrière plan le métier de vétérinaire. Malgré tout, suite à l’IUT, j’étais aussi attiré par le métier de la recherche. La préparation du concours Agro-Véto à travers la classe préparatoire m’offrait le plus de possibilités. C’est pourquoi j’ai choisi cette voie.

Cette année de prépa post-IUT, a été intense mais plus facile que le parcours classique à mon sens. Ma vie a été réglée comme du papier à musique pendant un an. Ce fut une expérience intéressante. Dure quelques fois mais malgré tout riche en rencontres. Et avec un vrai esprit d’équipe entre les étudiants et le corps enseignant. J’ai atteint mon objectif en étant classé 50ème au concours national ingénieur et j’ai rejoint l’école Oniris Nantes.

L’arrivée à l’école était très chouette. Déjà, j’ai pu quitter mes volcans d’Auvergne pour la belle ville de Nantes. J’ai appris beaucoup de choses. Les cours qui m’ont le plus marqués sont le management, le marketing, l‘anglais et toute ma spécialité en formulation.

En dehors des cours, on parle beaucoup de l’école d’ingénieur comme trois années de fêtes non-stop. Je ne l’ai pas vécu comme cela. Mais j’ai participé à énormément de projets associatifs (sports, cultures, vie de l’école) et cela m’a vraiment fait grandir.

Pour finir, je sais pas si mes parents liront l’interview mais j’étais plutôt au fond de l’amphi que ce soit à l’IUT ou à Oniris ! Côté résultat, à l’IUT j’étais dans le premier tiers des étudiants. Et en école d’ingénieur plutôt au milieu de la promo. Je crois pas que se soit très important dans une carrière néanmoins.

 

Comment tu es devenu ingénieur chef de projet ?

Alors c’est le biochimiste en moi qui va parler, mon parcours pro est une vraie réaction en chaîne.

Ma première expérience dans le domaine de la bio a été mon stage de fin de DUT que j’ai réalisé à l’Université de Salford dans la recherche contre le cancer. Ce premier stage est à l’origine de tout mon parcours puisqu’il m’a permis de retourner effectuer mon stage de deuxième année d’ingénieur (M1) en Angleterre.

Concrètement, je bossais sur un projet de groupe, centré sur la microbiologie et la communication en école d’ingénieur, qui s’inspirait des travaux de ma (future) maître de stage. Je l’ai contacté, j’ai joint mon CV, elle a vu que j’avais déjà travaillé en Angleterre et c’est passé. C’était assez improbable mais en une semaine elle m’a répondu que je pouvais la rejoindre, sans entretien. J’ai réalisé un super stage et on a gardé un très bon contact depuis.

A la fin de mon cursus d’ingénieur, je cherchais mon stage de fin d’étude. Je répondais à des offres mais je n’étais pas convaincu à 100% par les sujets et je n’avais quasiment pas de réponses voire que des refus.

En cherchant sur Linkedin (qui n’était pas aussi développé que maintenant), je suis tombé sur une offre très différente. Elle se situait dans le secteur de la nutrition animale qui ne correspondait pas vraiment à mon cursus.

Ce qui m’attirait, c’est que le stage était dans une structure internationale, un centre de recherche où cohabite 20 nationalités. Le sujet m’attirait également puisque c’était un vrai défi pour moi tant sur le plan technologique qu’humain, n’ayant jamais travaillé dans ce domaine. A l’issue de l’entretien on m’a dit “Vous avez plusieurs expériences internationales à votre âge, vous avez une expérience en microbiologie et nous comptons développer cet axe de recherche. On vous prend pour le stage et peut être plus.” Je suis resté 4 ans dans la structure.

Aujourd’hui je suis à la recherche de nouvelles opportunités pour développer mes compétences business et ma dernière expérience m’aide énormément notamment grâce à tout ce que j’ai appris et pu voir. Je suis rentré en tant que stagiaire et je suis parti en tant que chef de projet en ayant formé une équipe, développé des produits et développé mes compétences en montage de partenariats.

Je considère toutes mes expériences comme des tremplins, ou des clefs qui nous permettent de déverrouiller des portes vers de nouvelles expériences.

 

Tu travailles sur quel type de projet et avec quel type de client en ce moment ? C’est quoi ton métier concrètement ?

Je vais parler du métier d’ingénieur et de chef de projet au sens large.

C’est clairement un métier ou il faut aimer l’Humain, avec un grand H. Ne pas avoir peur du contact des gens, ni de leur retour. Ou en tout cas apprendre à accepter la critique et savoir se remettre en question. Ce sont des valeurs essentielles pour moi dans ce métier.

J’ai horreur de la routine et des tâches répétitives. Déjà au milieu de mon stage de technicien je commençais vraiment à m’ennuyer en faisant tout le temps les mêmes manipulations. Je ne crois pas que cela me soit arrivé au cours des 4 dernières années.

Ça peut paraître du blabla mais concrètement on discute beaucoup avec les différents interlocuteurs, mail, téléphone, visio, réunion etc. Je me vois comme l’interface entre les différents acteurs pour mettre en place une solution ou développer un produit.

Je vais donner un exemple de journée : j’arrive au travail le matin je regarde mes mails et je répond à un fournisseur “A” pour savoir si l’ingrédient aurait bien certaines propriétés souhaitées suite à la plaquette qu’il vient de m’envoyer. J’appelle ensuite le responsable du service achat, appelons le Benjamin. J’échange donc avec Benjamin au téléphone pour savoir s’il peut négocier une remise sur le prix, si l’ingrédient peut être envoyé directement en usine ou s’il n’a pas un meilleur additif à me proposer.

Je file ensuite au laboratoire pour faire le point avec mon équipe sur le suivi des manipulations en cours. Qu’est-ce qui marche ? A t-on rencontré un problème ? Sommes nous à jour ? Parfois, il y a un imprévu et on doit se réorganiser. Enfin, il y a les réunions d’avancements où les personnes en charge des différentes parties du projet se rencontrent pour mettre en commun leur travail. On y retrouve généralement une personne du marketing, le service réglementaire, le service juridique, Benjamin des achats et la partie recherche que je représente pour mes projets.

Bien entendu, dans mon poste il y a aussi des déplacements : congrès scientifiques, rencontres de partenaires, salons professionnels, réunions commerciales, tests terrains. En résumé, c’est un emploi du temps bien rempli ou aucune journée ne se ressemble.

On arrive donc sur les points sensibles du métier, les inconvénients. J’en vois deux:

  • Le côté chargé où certaines semaines on ne compte pas ses heures (notamment pour les déplacements)
  • La pression que l’on peut se mettre ou recevoir de la part de sa hiérarchie pour réussir un projet.

Je vais rester positif. On le vit très bien parce que c’est un métier passionnant. Et après tout, on ne voit pas passer les semaines !

 

Et plus tard, on fait quoi ?

Un de mes anciens managers avait une maxime affichée dans son bureau qui disait : “on n’a pas assez d’une vie pour tout voir.” Je pense que c’est malheureusement vrai. Dans le domaine des sciences, il y a encore tant de découvertes à faire !

Nous vivons une époque où il y a plein de choses qui se passent, qui sont à la fois horribles et magnifiques.

Horribles car nous devons faire face à d’énormes défis comme les problématiques de santé, d’environnement ou encore des questions telles que comment nourrir l’humanité dans les prochaines décennies ? Comment réorganiser le travail qui va être de moins en moins manuel ? Certes, cela fait peur mais je préfère le voir comme de formidables opportunités pour les jeunes et les futurs travailleurs, qui vont devoir réorganiser voire réinventer la façon dont nous travaillons.

Plus personnellement, j’ai mis dans ma “Bucket List” de devenir chef d’entreprise et je compte bien m’y tenir une fois que je serai prêt, afin de m’inscrire dans la conception du monde de demain.

 

Un conseil à donner aux jeunes (et moins jeunes) qui cherchent leur chemin ?

Un seul conseil ? plutôt plusieurs non ?

Un spécial pour ceux qui veulent devenir ingénieur déjà, ou faire des études longues. Travaillez l’anglais !!! Partez en Erasmus ! (Et d’ailleurs jette un oeil à cet article sur les certificats de langues) Voyagez ! Faites vous des amis à l’étranger (on ne triche pas hein ! Pas des français expatriés) ! Vous en aurez besoin dans votre carrière c’est sûr ! Nous vivons dans un monde globalisé, votre avenir ne se jouera peut être pas qu’en France ou que dans une boîte franco-française.

Plus généralement, regardez le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Vous avez été refusé à un stage, ce n’est pas grave. Un meilleur stage vous attend dans une bien meilleure entreprise. Ça ne marche que si on cherche efficacement son stage par contre. Les échecs vous feront ainsi grandir, le plus important ce n’est pas de jamais tomber mais de se relever à chaque fois.

Enfin, vous êtes le seul moteur de votre parcours, c’est à vous de définir et de dire ce que vous voulez et ce que vous valez. Personne d’autre ne le fera pour vous alors à vous de jouer.

 

Si vous souhaitez rentrer en contact avec Guillaume Salomé, voici son Linkedin !