Maxime est un alumni de plusieurs universités différentes, mais est aussi un docteur en droit et a derrière lui déjà quelques années d’études et d’expériences. Avec pour objectif l’obtention de son dernier diplôme, le CAPA, il est aujourd’hui élève avocat. Nous l’avons interviewé et lui avons posé quelques questions :
Bonjour Maxime, pourquoi avoir fait un doctorat ?
A la fin de mon master, mon sujet m’intéressait énormément et je voulais le développer de manière exhaustive.Ce fut pour moi l’opportunité de me donner un nouveau challenge personnel tout en sortant de ma zone de confort. Cela était aussi en vu de ma perspective professionnelle. En droit, le doctorat permet de devenir élève avocat sans concours, un concours extrêmement sélectif. Aussi, cela m’ouvre des portes pour une carrière universitaire.
À propos de ton parcours scolaire, qu’as tu fais avant ton doctorat ?
A la suite de l’obtention de mon baccalauréat L (littéraire), j’intègre l’université
Jean Moulin Lyon 3 où j’effectue mon DUT Carrière Juridique.
J’ai eu un parcours assez atypique car je me suis ensuite spécialisé en droit international, ce qui m’a obligé à changer d’université fréquemment.
Je continue donc par la suite une licence en droit, toujours à Lyon 3. Cette fac étant en partenariat avec celle de
Lincoln en Angleterre, j’ai pu faire ma troisième année à l’étranger. Cela m’a permis d’obtenir une double licence en droit anglais et français.
Puis j’ai décidé de réaliser mon master 1 à l’
Université Catholique de Lille pour son cursus en langue anglaise. J’ai ensuite intégré le master 2 où j’ai effectué mon premier semestre à Toulouse. Puis j’ai fait mon deuxième semestre à Dundee, en Ecosse. Encore une fois, tous mes cours étaient en anglais.
Une année avant mon doctorat, a la suite de mon master 2, j’ai intégré l
‘Université de Queen Mary à Londres où j’ai obtenu mon LL.M (master international en droit qui, comparé au système français, se fait en un an).
Puis je m’installe finalement à Paris pour mon doctorat après six années d’études. Je choisis d’ailleurs l’
université Paris Nanterre.
Quel était le sujet de ta thèse ?
Le sujet fut : “l’arbitrage international à l’épreuve de l’expansionnisme du droit de l’Union européenne”. Cela fait sens au vu de mon parcours ! En bref, le sujet consiste en l’étude de l’interaction de l’arbitrage international et du droit de l’Union européenne. Ce sujet interagit en 400 pages de thèse. J’ai travaillé sur ma thèse pendant 5 ans au total.
Je tiens d’ailleurs à dire que tous mes déménagements m’ont permis d’avoir une approche différente pour ma thèse grâce à l’ouverture d’esprit que j’ai acquise.
Que fais-tu aujourd’hui ?
A la suite de l’obtention de mon doctorat en juin 2019, je rentre à l’
HEDAC (Haute Ecole des Avocats Conseils) à Versailles après 11 années d’études. Je suis donc actuellement élève-avocat, statut pour lequel je n’ai pas eu besoin de passer de concours grâce au doctorat. Je dois alors réaliser 6 mois d’école (dont 3 mois en visioconférence dû au covid 19) et un an de stage pour espérer passer mon CAPA (Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat). Mon stage est séparé en deux parties. Le premier est un stage appelé projet personnel individuel de six mois. Ensuite, c’est un stage de six mois en cabinet d’avocat. J’ai commencé tout fraîchement mon projet personnel individuel le lundi 6 juillet 2020 dans une compagnie d’assurance,
Abeille Assurances, à Bois Colombes. J’effectue ce stage jusqu’au 31 décembre 2020. Par la suite, j’effectuerai mon stage final en cabinet d’avocat jusqu’à fin juin 2021. J’aurai alors une période d’examen début juillet 2021 afin de valider mon CAPA.
La dernière étape de mon parcours sera de trouver une collaboration afin de prêter serment devant la cours d’appel du barreau où je souhaite exercer ensuite.
Pendant tes années de doctorat à Paris, t’étais-tu entièrement consacré à ta thèse ?
Pendant ma thèse, j’étais à la fois étudiant, mais aussi salarié. D’une façon j’étais étudiant puisque je faisais ma thèse, certes, mais j’avais d’autres activités en parallèle. Effectivement, afin d’être financé j’ai été enseignant chercheur (pour mieux comprendre le doctorat et ses financements, je vous laisse cliquer
ici). J’étais alors chargé de Travaux Dirigés (TD) à la fac de Nanterre tous les ans pour un semestre durant 5 ans. J’ai enseigné en français (droit des contrats, droit de l’entreprise, introduction au droit) et en anglais (droit constitutionnel, procédure britannique). Donner des TD est un réel investissement. Il faut être vigilant afin de ne pas oublier le but principal du doctorat : rédiger sa thèse.
Aussi, j’ai donné des cours magistraux volontairement à la
Faculté Libre de Droit pendant un semestre. Ces cours étaient très différents des TD car je devais les préparer de A à Z : le cours, les sujets d’examens, ainsi que la correction des copies.
Par ailleurs, j’étais également bénévole à l’association Le Petit Juriste dès ma première année de thèse où j’étais modérateur des rubriques droit anglais et comparé.
J’ai alors acquis de l’expérience professionnelle. D’ailleurs, une année de thèse est officiellement considérée comme une expérience professionnelle du fait de ses activités en parallèle.
Et si c’était à refaire, le referais-tu ? Qu’est-ce que le doctorat t’a apporté ?
Je le referai sans hésiter. Malgré la difficulté du doctorat, car oui un doctorat c’est compliqué, j’ai certes enrichi mes connaissances avec mon sujet de thèse, mais j’ai appris bien plus que cela. C’est une expérience de vie qui permet d’en apprendre plus sur soi. C’est un travail long et solitaire qui nous apprend à réagir face au stress, aux doutes, et à la difficulté. Finalement, c’est une expérience enrichissante personnellement.
Aurais-tu un conseil à donner aux futurs doctorants ?
Tout d’abord, il faut bien réfléchir à la difficulté qui est réelle. Mais, si le courage est là, c’est une expérience qui mérite d’être vécue. Cela en vaut la peine. Réfléchissez et osez.