Plan de relance de l’apprentissage : des mesures historiques pour favoriser l’embauche des jeunes

Article mis à jour le 31 juillet 2020

 

En 2019, il y avait 491 000 apprentis en France, soit une hausse de plus de 16% par rapport à 2018. Pour encourager et inciter les entreprises à continuer de recruter des jeunes en contrat d’apprentissage et ce malgré la crise sanitaire, le gouvernement a pris des mesures de relance de l’apprentissage. Muriel Pénicaud a annoncé le 4 juin 2020 une aide de 5 000 à 8 000 € pour les entreprises qui recruteront un apprenti entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021.

Une aide avantageuse et fortement incitatrice à l’égard des entreprises.

 

À quoi correspond cette prime ? 

Pour rappel, en France l’alternance prend deux formes contractuelles : le contrat de professionnalisation et le contrat d’apprentissage.

Les 2 contrats conjuguent formation théorique dans un établissement d’enseignement et formation pratique en entreprise. Mais le contrat d’apprentissage relève de la formation initiale, alors que le contrat de professionnalisation relève de la formation continue.

En savoir plus sur la différence entre ces deux types de contrat

L’aide accordée par le gouvernement se présente sous la forme d’une “prime à l’embauche” pour les entreprises. Celle-ci varie en fonction de l’âge de l’alternant et vient en remboursement du salaire versé. Ainsi, l’entreprise touchera une prime de 5000 € si l’alternant à moins de 18 ans. Si l’alternant est majeur, c’est une prime de 8000 €.

Jusqu’ici, l’aide unique à l’embauche d’apprentis était réservée aux entreprises de moins de 250 salariés et pour préparer des diplômes de niveau inférieur ou égal au bac (CAP, BEP, bac pro). Le dispositif d’aide est désormais élargi à toutes les entreprises et pour préparer des diplômes jusqu’au niveau Master.

Les entreprises comprenant moins de 250 employés se verront versées cette aide sans conditions. Par contre, pour les entreprises ayant plus de 250 employés, elles devront justifier d’un taux de 5% d’alternants dans leurs effectifs d’ici 2021 pour profiter de cette aide.

Grâce à cette aide, l’apprenti de  20 ans ou moins, ne coûte “rien” à l’entreprise puisque son salaire est intégralement remboursé. Si l’entreprise embauche un alternant de 21 à 25 ans, ne reste à sa charge que son salaire annuel (hors charge) – (moins) 8000 euros, ce qui équivaut en moyenne à 200 euros par mois !

Simuler le salaire de votre apprenti

Difficile de faire plus incitatif ! Le but est de maintenir voire d’augmenter significativement le niveau d’embauches d’apprentis en France.

 

Qui prend en charge le coût de la formation ?

Dans le cadre d’un apprentissage, l’étudiant va passer un certain nombre d’heures à l’école et le reste de son temps en entreprise. Le but est qu’il applique directement les choses apprises en cours.

Alors que dans le cas d’une formation initiale, l’étudiant paye lui-même sa formation, dans le cadre de l’alternance, c’est l’entreprise qui doit payer l’école. Une formule donc fortement intéressante pour les étudiantes.

Une formation dans l’enseignement supérieur coûte généralement entre 6000 et 10 000 euros. Ce prix varie d’une école et d’un diplôme à l’autre. Néanmoins ce n’est pas tout à fait l’entreprise qui paye ce prix mais son Opérateur de compétences, également appelé OPCO. Tout du moins en grande partie.

L’OPCO, qu’est-ce que c’est ?  

En tant qu’opérateur de compétences, cet organisme a pour objectif d’accompagner les branches professionnelles et les entreprises dans leurs politiques de compétences.

L’OPCO est chargé de collecter, mutualiser et redistribuer les obligations financières versées par les entreprises au titre de la formation professionnelle. Il fonctionne donc comme une caisse dédiée à la formation. Cette caisse est abondée des différentes cotisations obligatoires prélevées dans les charges patronales.

Il assure le financement et la gestion administrative des actions de formations mises en oeuvre par les entreprises. L’OPCO a également un rôle de conseil auprès des entreprises qui désirent former leurs employés, mais aussi des salariés souhaitant se former.

Il existe en France 11 Opérateurs de compétences différents. L’OPCO dépend de la convention collective dans laquelle se situe l’entreprise. Par exemple pour le Syntec, la convention collective applicable aux salariés des bureaux d’étude techniques et des cabinets d’ingénieurs-conseil, l’OPCO de référence est Atlas.

Comment connaître le coût de la formation ?

Chaque formation est référencée à l’aide d’un code, auquel est associé un degré de financement.  Afin de simuler la prise en charge par l’OPCO du coût de la formation vous devrez donc être muni de ce code.

En savoir plus sur la codification des diplômes

 

Quels sont les autres coûts associés à l’embauche d’un apprenti ?

L’apprenti est un salarié à part entière il doit donc bénéficier des mêmes avantages que les autres salariés en terme de couverture santé et titre restaurant. Pour ce qui est des vacances, l’étudiant bénéficie de cinq semaines de congés payés comme il est d’usage dans l’ensemble du monde du travail.

 

Comment cela se passe du côté apprenti ? 

Pour devenir apprenti il faut donc être âgé de 16 à 25 ans au début du contrat d’apprentissage. Il faut aussi être reconnu apte à l’exercice du métier lors de la visite médicale d’embauche. Les apprentis de plus de 25 ans peuvent entrer en apprentissage sous certaines conditions, notamment les personnes en situation de handicap.

En plus de la prime qui a vocation à inciter les entreprises à accueillir des alternants ces derniers vont également bénéficier d’un assouplissement des règles pour rejoindre leur formation.

Beaucoup d’apprentis actuellement en formation et ceux commençant une formation en septembre n’ont pu signer de contrat d’apprentissage. Pour cela, ils peuvent désormais rester 6 mois dans leur formation sans avoir d’employeur. Cette mesure permet aux apprentis de chercher un employeur sans risquer de perdre leur formation.

Aujourd’hui, la loi indique 3 mois mais ce délai a été étendu suite aux incidences du Covid 19 sur l’économie. Effectivement, les entreprises sont dans l’inconnu et ne peuvent prévoir ce qu’il se passera dans l’entreprise.

L’objectif est de maintenir le même niveau de contrats d’apprentissage qu’en 2019, soit 368 000 contrats.

En plus de ces dispositifs, les centres de formations s’engagent à financer l’achat d’un ordinateur portable ou de tablettes pour les apprentis. Le but est ici de réduire les éventuelles inégalités sociales d’accès à l’éducation.

Aux étudiants qui nous lisent : n’hésitez pas à mettre en avant cette prime lors de vos candidatures. Peut-être que votre futur employeur n’en a pas encore connaissance. Aussi, avant de postuler n’oubliez pas de travailler votre CV et votre lettre de motivation. Votre candidature doit être plus que jamais irréprochable et impactante. Si vous n’avez pas de retour, un petit coup de fil peut facilement faire passer votre cv en haut de la pile.

 

Cette prime est une mesure forte qui vise à aider les étudiants du supérieur à se professionnaliser plus rapidement. Cette prime est aussi une solution qui pourrait s’installer dans la durée afin de travailler à la globalisation de l’apprentissage. Même si la réforme n’englobait initialement que les contrats d’apprentissages, elle concerne maintenant aussi les masters et les contrats de professionnalisation.