Suite à un parcours académique juridique, Nadège est avocate en droit social depuis 1 an. Elle s’épanouit dans son métier, ses missions et nous en dit plus sur son choix de carrière.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre parcours académique ? Quel était votre rapport avec les études ?
J’ai eu un parcours juridique assez classique. En effet, j’ai obtenu une licence en droit privé à l’Université Clermont Auvergne. En parallèle de cette licence et au cours de ma deuxième et troisième année de droit, j’ai réalisé un diplôme universitaire complémentaire de droit américain.
Il occupait 7h dans ma semaine de cours. Dont, 4h de droit américain et 3h d’anglais orienté sur l’activité juridique aux États-Unis principalement.
Ensuite, j’ai enchaîné sur un master 1 puis un master 2 en droit social.
Après ce diplôme, j’ai pris un an pour préparer l’examen d’entrée au centre régional de formation des avocats. J’ai donc intégré l’École des Formations des Avocats Centre-Sud sur 18 mois :
- 6 mois de stage (PPI : projet professionnel individuel) qu’on peut réaliser dans n’importe quel type de structure sauf un cabinet d’avocats en France. Si vous faites le choix de passer l’examen d’entrée au Centre Régional de Formation des Avocats à la fin de l’année de Master 1, ce qui est encore possible, l’année de Master 2 peut être validée au titre du PPI.
Pour ma part, j’ai donc rejoint les équipes d’un cabinet d’expertise comptable car ce type de structure réalise de plus en plus de missions liées au droit social. En effet, aujourd’hui, les experts-comptables sont des partenaires importants des avocats exerçant en droit social. Il était donc important pour moi de m’immerger dans cette activité.
- 6 mois de cours suivis à l’école
- 6 mois de stage en cabinet d’avocats
J’ai par la suite passé mon CAPA (Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat) et j’ai été diplômée en octobre 2019. Enfin, j’ai prêté mon serment d’avocat devant la Cour d’appel de Riom en décembre 2019.
Mon rapport avec les études était plutôt bon. J’ai eu un bon parcours académique et ce n’était pas un poids d’aller en cours.
Après avoir suivi un parcours juridique, comment êtes-vous devenue avocate au cabinet Barthélémy ?
Depuis janvier 2020, je suis avocate au sein du cabinet Barthélémy Avocats. C’est un cabinet qui réalise des missions exclusivement centrées sur le droit social au profit des entreprises et organisations patronales. Nous avons une triple activité. Tout d’abord, une activité de conseil qui consiste à accompagner les entreprises et organisations patronales sur les décisions, les projets qu’elles peuvent prendre en matière de droit social. Ensuite, nous accompagnons nos clients dans leur contentieux devant les juridictions prud’homales et de droit de la sécurité sociale. Enfin, notre troisième activité est une activité de formation à destination des entreprises et des organisations patronales.
J’ai eu la chance de rejoindre ce cabinet car, au cours de mon master 2, j’ai eu beaucoup d’intervenants qui y exerçaient. Lorsque j’ai eu à postuler dans un cabinet d’avocats pour mon stage final, j’ai postulé chez Barthélémy Avocats car je pensais que c’était un cabinet qui pouvait me correspondre. Et, je ne suis jamais repartie.
Pourquoi avoir fait ce choix de carrière ? Quelles ont été vos motivations pour y parvenir ?
J’ai choisi le droit car c’était un domaine qui m’attirait depuis longtemps, notamment en raison de sa vocation tournée vers les autres et la société en général.
Ensuite, pourquoi le droit social ? Ça n’a pas été une évidence, mais finalement j’ai choisi à la toute fin de ma troisième année de m’orienter vers ce domaine. Il y a un côté plus humain, plus centré sur les gens que le droit des affaires, domaine dans lequel j’ai longtemps hésité.
Pourquoi une carrière d’avocat plutôt que de juriste ? Pour l’aspect contentieux (plaider) qu’on a quand on est avocat et qu’on a moins, voire pas du tout, selon les règles de représentation devant les juridictions, quand on est juriste.
Aussi, quand on est juriste, on a un employeur « unique » et on travaille souvent au profit d’une seule société alors qu’en tant qu’avocat, on a des clients divers, qui évoluent dans des secteurs d’activité différents, des zones géographiques différentes… C’est quelque chose de très riche !
Est-ce que vous pouvez nous raconter une journée type dans votre travail ?
Il n’y a pas de journée type mais on retrouve régulièrement les mêmes missions.
Par exemple, au niveau de la partie conseil, nos clients nous appellent concernant la « gestion sociale » en général. Par exemple, nous pouvons être sollicités pour un licenciement pour inaptitude, qui doit suivre une procédure très particulière. Dans ce cas, nous accompagnons nos clients lors des différentes étapes de la procédure. Pour la partie contentieux, nous allons plaider. Comme on ne fait que du droit social au cabinet, on ne se rend qu’au conseil de prud’hommes ou devant les juridictions de sécurité sociale.
Enfin, dans le cadre de notre activité de formation, nous formons nos clients au cours soit d’une journée entière, soit d’une demi-journée.
Dans ce cadre, nous rappelons les règles applicables au thème de la formation. Nous faisons aussi un point sur les nouveautés et mettons dans une perspective « pratique » l’ensemble de ces règles. À côté, les avocats du cabinet ont tous des activités d’enseignements. De mon côté, je dispense des travaux dirigés en droit du travail à la faculté de droit de Clermont-Ferrand. J’écris également des articles pour l’éditeur juridique Lexis 360.
Concernant la rémunération à laquelle peut prétendre un avocat débutant, tout dépend du cabinet et du secteur d’activité. Cependant, tous les Barreaux fixent, pour les avocats collaborateurs libéraux, une « rétrocession d’honoraires » minimale qui avoisine de manière générale les 2000 euros bruts. Il est ensuite nécessaire de provisionner 33 à 50% de cette somme afin de payer les charges liées à la profession.
Pour les collaborateurs salariés, la convention collective des avocats salariés fixe la rémunération minimale. Celle-ci est différente selon que le jeune avocat exerce en Ile-de-France ou en province mais celle-ci tourne autour, au minimum de 2 200 / 2 300 euros bruts.
Où vous voyez-vous à moyen/long terme ? Quelle(s) évolutions pour votre job, vos missions ? Des projets en cours ?
Pour l’instant, j’ai le souhait de rester au sein du même cabinet car j’y vois des perspectives d’évolution intéressantes.
Du côté des missions, on constate une baisse du contentieux en droit social. J’envisage alors une activité davantage orientée vers le conseil.
Actuellement, parallèlement à notre activité quotidienne de conseil régulier au profit de nos clients abonnés, j’ai plusieurs projets. Il s’agit de restructuration d’entreprises ainsi que des audits en cours (fusion de sociétés, absorption…).
Pour terminer, avez-vous un conseil à nous donner ?
Le conseil que je donnerais est de trouver une voie dans laquelle on s’épanouit sans se mettre d’œillères.
Par exemple, je me voyais davantage en droit pénal. Mais, je me suis rendue compte que ce n’était pas fait pour moi et j’ai penché vers le droit social qui ne m’attirait pas à la base.
Il faut s’accrocher et ne pas s’auto-censurer, croyez en vous !