L’enseignement supérieur face à la continuité pédagogique

L’enseignement supérieur face à la continuité pédagogique

Cela n’aura échappé à personne, cela fait désormais un mois que les écoles ont fermé leurs portes suite à l’allocution de Jean-Michel Blanquer le 13 mars 2020. Ceci afin de protéger la population et d’endiguer la propagation du Coronavirus. Quatre semaines après le début de confinement, ces dernières semblent avoir trouvé leur rythme et fait de l’enseignement distanciel, une nouvelle habitude au service de la continuité pédagogique.

 

Les outils utilisés pour la poursuite pédagogique

Si la première semaine était celle d’une mise en place et autre Test and Learn, les enseignants soutenus par leurs écoles ont désormais trouvé une méthode de travail leur permettant d’assurer une continuité pédagogique et la validation des acquis des étudiants.

Après avoir questionné plusieurs écoles il s’avère que le mot d’ordre est celui de la liberté concernant la méthode d’enseignement. Au lycée, avec notamment l’exemple du lycée Ozenne à Toulouse, les professeurs jonglent entre plusieurs outils pour suivre leurs étudiants. Les ressources du CNED Lycée sont un appui fiable pour assurer l’école à la maison et sont souvent couplées avec des échanges par visioconférence.

Seulement voilà, le pic de connexion sur les divers outils ENT (Environnement Numérique de Travail) du Ministère a provoqué une impossibilité de se connecter pour de nombreux utilisateurs. C’est ainsi que beaucoup ont décidé de basculer sur des outils plus informels tels que Zoom, Microsoft Teams ou encore Discord.

Preuve de leur succès, depuis un mois, ces outils apparaissent dans les classements des applications les plus téléchargées sur les plateformes.

Après entretien avec la FACO Paris, Faculté libre de droit et d’Economie une alternance de devoir écrits et de “rencontre” visioconférence serait le combo le plus efficace pour la continuité pédagogique. Ils envoient également une newsletter hebdomadaire adressée aux étudiants et parents pour les tenir informés de l’actualité (nouvelles formations, infos pratiques, organisation).

Il est à noter que les écoles parisiennes avaient une légère avance sur le reste de la France car elles avaient déjà dû faire face aux grèves du mois de décembre les ayant pour la plupart déjà empêché de donner cours. A cette époque, certaine écoles à l’instar d’H3 campus dans les Yvelines, avaient fait le choix de s’équipe d’outils comme Teachreo afin de basculer un maximum de cours en version distancielle et de préparer les éventuels imprévus. 

 

La passation des examens à l’épreuve du distanciel

Organiser les cours à distance est une chose mais faire en sorte de fournir les bonnes conditions d’examens aux centaines de milliers d’étudiant de l’enseignement supérieur en est une autre. 

C’est officiel, le baccalauréat 2020 aura bien lieu, mais sans épreuves écrites. Il sera décerné uniquement sur la base du contrôle continu. Autrement dit, précise le ministère, « l’ensemble des épreuves seront validées par la note obtenue dans les disciplines concernées durant les trois trimestres de l’année de terminale, à l’exception des notes obtenues pendant la période de confinement ». Il en est de même pour les diplômes de type BTS (en apprendre davantage)

L’exclusion des notes pendant la période de confinement vise à ne pas créer d’inégalités entre les élèves, ces derniers n’étant pas égaux de par les moyens mis à leur disposition hors école pour travailler. Il faut tout de même noter que certaines communes, en partenariat avec l’Education Nationale, mettent à disposition des ordinateurs et/ou des clés USB pour les élèves sans internet. C’est notamment le cas d’Annecy qui a distribué 200 ordinateurs aux enfants dans le besoin ainsi qu’une aide de 25€ pour combler les débits internet insuffisants. Cependant, de nombreux élèves restent encore sur la touche et les efforts doivent être poursuivis.

Mais qu’en est-il pour le supérieur ? Les universités réfléchissent actuellement à la manière d’organiser des épreuves en ligne en garantissant leur bon déroulement et une équité de traitement entre les candidats. Ce qui est sûr c’est qu’une réponse nationale n’est pas à espérer. Et pour cause, à la différence du BTS et du Bac, les partiels universitaires ne sont pas des examens nationaux, mais locaux.

La plupart des établissements feront de leur mieux pour tenter d’assurer un maximum d’examens à distance mais un bon nombre devront reporter au moins une partie de leurs épreuves à la rentrée de septembre. Le contrôle continu ou un devoir de remplacement sera privilégié à l’examen en ligne souvent complexe à organiser.

Le problème du distanciel c’est qu’il est quasiment impossible d’assurer l’égalité des candidats face aux examens. Que se passe-t-il si l’étudiant n’a pas d’ordinateur chez lui ou si sa connexion plante le jour J ? C’est face à ce constat que de plus en plus d’associations étudiantes réclament le droit d’annuler les examens afin de faire face au risque d’échec majeur. L’UNEF propose par exemple d’attribuer 10 à l’ensemble des étudiants tout en leur laissant la possibilité d’améliorer leur note finale en soumettant un devoir maison.

 

Aujourd’hui, les facultés ne sont pas toutes fixées sur les moyens qu’elles déploieront pour permettre aux étudiants de valider leur diplôme. Une chose est sûre, nous ressortirons tous grandis de cette expérience et il est fort à parier que l’enseignement numérique – tout du moins sous sa forme blended – va connaître un fort boom.

Affaire à suivre ..