Portrait alumni #57 : Vanessa GUENNEC, Technicienne de laboratoire au CHANGE

Interview alumni - Vanessa Guennec

Chez Datalumni notre objectif est de vous faire découvrir une multitude de métiers : Direction l’hôpital d’Annecy. Vous allez penser directement aux aides-soignants, aux chirurgiens, … mais connaissez-vous les métiers de l’ombre ? Aujourd’hui c’est Vanessa GUENNEC qui nous présente son quotidien en tant que technicienne de laboratoire. Un travail passionnant qui demande dévouement et adaptabilité.

En quoi consiste le métier de technicienne de laboratoire ?

En tant que technicienne de laboratoire, j’effectue des analyses et mesures au sein du laboratoire du Centre Hospitalier Annecy Genevois (CHANGE). Je suis chargé de rendre des résultats pour tous les services de l’hôpital avec tous types de prélèvements (sanguin, urinaire, pulmonaire…). Notre objectif est d’aider au diagnostic des patients pour les médecins.  

Ce métier permet d’exercer dans une très grande variété de secteurs, puisque nous avons 6 grands pôles au sein du laboratoire, ou selon le prélèvement, nous ne recherchons pas la même chose : 

  • Bactériologie (étude des bactéries)
  • Hématologie (maladies sanguines)
  • Biochimie (diabètes, insuffisances rénales)
  • Biologie moléculaire (détection de virus)
  • Sérologie (dépistage HIV, hépatite)
  • Immunologie (système immunitaire)

Selon la taille de la structure, le métier peut être différent. En effet, dans un petit hôpital, vous allez toucher tous les secteurs. En revanche, dans un hôpital comme celui d’Annecy, qui est un pôle de référence en Haute-Savoie, nous avons des spécialités. Il faut savoir que le CHANGE, a une large zone d’action puisque nous avons le centre situé à Epagny-Metz-Tessy et le second à Saint-Julien-en-Genevois. Nous travaillons aussi pour des acteurs externes, comme des médecins traitants ou encore avec des cliniques ainsi que des laboratoires privés ponctuellement. 

Quelles sont tes missions ?

Mes missions sont variables en fonction du secteur dans lequel je travaille, mais j’ai 3 grandes missions récurrentes. 

Je suis plutôt en secteur de bactériologie, ce qui comprend l’étude des micro-organismes. Ma mission est de les identifier et de rendre par la suite un antibiogramme afin de déterminer quel(s) antibiotique(s) fonctionne(nt) sur telle bactérie identifiée dans le prélèvement.

Ensuite, je travaille également sur la partie hématologie, ici, c’est donc l’étude des cellules sanguines afin de détecter les cancers, les lymphomes, les leucémies par exemple.

Enfin, ma troisième mission est au poste de qualité, selon le laboratoire et l’hôpital nous avons des normes bien spécifiques à respecter dans nos techniques. Pour cela, nous sommes évalués tous les ans. Je crée donc différents protocoles et modes opératoires pour qu’ils soient appliqués. Et au niveau organisationnel pour la formation initiale, je fais partie d’un groupe pour former mes collègues. 

Comment se déroule une journée de travail ?

On a une partie fixe, liée à notre poste avec un mode opératoire à suivre comme je le disais précédemment. Nous avons un procédé pour utiliser les machines, mais nous n’avons pas de journée type puisque tout dépend de la nature du prélèvement et du résultat qui sera associé. L’avantage de mon métier, c’est que j’ai différentes missions à faire dans une journée, mais je m’organise comme je le souhaite. 

Quelles sont les qualités d’une technicienne de laboratoire ?

Il faut avoir une certaine rigueur, puisque nous avons des procédés à suivre. Il faut également être perfectionniste pour avoir des capacités d’analyse, de synthèse, d’observation et d’initiatives. C’est un métier qui demande de réfléchir aux méthodes utilisées et aux résultats trouvés. Je rajouterai qu’il faut avoir une capacité à travailler en équipe, puisque nous sommes liés à différents services et qu’il y a différents pôles au sein du laboratoire.

Enfin, la dernière qualité est l’adaptabilité, puisque nous sommes dans un secteur qui évolue chaque jour, et que chaque biologiste doit développer des compétences pour rester efficace. En 10 ans, j’ai senti une évolution très poussée dans le secteur de la santé. Il ne faut donc aimer le changement et ne pas vouloir s’installer dans une routine. 

Quelle est la plus grande difficulté que tu rencontres dans ton métier ?

La plus grande difficulté, ce sont les horaires de travail, puisque nous n’avons pas d’emploi du temps fixe. Nous pouvons avoir des horaires différents chaque jour (7h-15h, 8h-16h, 12h30-20h ou le travail de nuit 20h-8h). Cela a un impact sur la vie de famille, sans compter les week-ends où l’on travaille pendant 12h. Pour résumer, nous pouvons autant travailler en 8h comme en 12h par jour selon le planning.

A contrario, quelle est la chose que tu préfères et qui te motive à venir travailler chaque jour ?

J’adore la découverte ! Le fait que notre secteur est en perpétuelle mouvance est quelque chose que j’apprécie beaucoup. En bactériologie par exemple, on peut être surpris à chaque fois qu’on a des résultats. C’est ce côté challenge et surprise que j’apprécie afin d’aider au diagnostic du patient. Il ne faut pas oublier que derrière un prélèvement c’est une personne qui attend un résultat. 

Comment as-tu vécu la crise du Covid-19 ?

Franchement, le fait de pouvoir travailler et ne pas être confiné était pour moi une réelle opportunité. Nous avions encore un lien social avec l’équipe et on continuait de faire notre travail. Même si la charge de travail était lourde, cela fait partie de notre métier de rendre service.

La plus grande difficulté que nous avons pu rencontrer était la différence générationnelle des équipes. En effet, nous avons fait beaucoup d’heures supplémentaires et nous avons remarqué que les jeunes étaient moins aptes et volontaires pour rester plus longtemps au travail. Quand on travaille dans le domaine de la santé, il faut donner de soi et ne pas attendre d’avoir une reconnaissance. C’est un métier de l’ombre et nous avons peu de retours sur notre travail et notre métier. 

“Il faut aimer vivre son métier avec passion. Il faut être dévoué dans le sens positif et pas dans le sens exploité”

Quelles formations as-tu suivies pour devenir Technicienne de laboratoire ?

Dès la seconde, j’ai tout de suite aimé la partie d’analyse au microscope et la chimie. J’ai donc fait une seconde générale spécialité scientifique à Lanester dans le Morbihan.

Ensuite, j’ai fait une première et terminale en Sciences et Technologies de Laboratoire (STL).

Une fois que j’ai obtenu mon baccalauréat, j’ai rejoint, en 2001,  l’IUT Génie Biologique option analyse biologique et biochimique à Brest.

Est-ce que tu as eu d’autres expériences professionnelles ?

Une fois que j’ai obtenu mon bac+2, j’ai recherché un travail en Bretagne, mais je n’ai pas trouvé. Je suis donc partie en Picardie où je travaillais dans un petit hôpital. En tant que technicienne de laboratoire, je touchais à différents secteurs. Comme je le disais précédemment dans les petits hôpitaux, nous sommes plus polyvalents. C’était un travail moins spécifique et plus routinier, mais je suis quand même restée pendant 10 ans à ce poste. J’ai ensuite rejoint l’hôpital d’Annecy, suite à un déménagement pour des raisons familiales.

Que souhaites-tu faire plus tard ?

J’aimerais retourner en Bretagne même si j’aime beaucoup mon poste et que le CHANGE est un hôpital performant. C’est d’ailleurs pour cette raison que je reste dans ce laboratoire et que je ne vais pas travailler dans d’autres laboratoires privés ou publics.

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui cherchent leur chemin ?

Je leur conseillerais de venir une journée pour découvrir notre métier, qui est un métier de l’ombre. On ne parle pas souvent de nous et pourtant, nous avons un rôle crucial dans l’hôpital. Il faut également aimer les matières scientifiques et avoir une base solide en biologie. Enfin, il faut également avoir envie de se dévouer. C’est un métier qui demande de donner de son temps pour les autres, mais on se sent très utile. J’aime avoir ce sentiment à chaque fois que je commence ou que je finis ma journée de travail.