Tout savoir sur le doctorat

En 2018, la France comptait 71 159 doctorants tous domaines confondus. Souvent considéré comme la voie royale pour accéder à des postes d’enseignants et d’experts de haut niveau, le statut de doctorant est mal connu des étudiants. On a donc décidé de faire quelques recherches pour que vous sachiez tout sur le doctorat.

 

Le plus haut diplôme de l’enseignement supérieur

Le doctorat, aussi connu sous le nom de PhD, est le plus haut diplôme de l’enseignement supérieur. C’est une formation dédiée à la recherche. Elle conduit à la production de connaissances nouvelles sur un sujet déterminé. Toutes les matières sont concernées.

Le doctorant aspirant va alors choisir un sujet sur lequel il effectuera ses recherches sous la responsabilité d’un ou plusieurs directeurs de thèse. La formation doctorale se déroule au sein d’unités ou d’équipes de recherche dont la qualité est reconnue par une évaluation nationale périodique. 

Pendant plusieurs années, le doctorant va donc travailler à rédiger une thèse. La thèse est une réalisation individuelle ou collective de travaux scientifiques originaux, soutenue devant un jury et sanctionnée par la collation du grade de docteur. 

La nouvelle réglementation favorise l’ouverture à l’international, ainsi que les thèses en co-tutelles. Ces dernières se déroulent dans le cadre d’une convention entre les établissements engagés en adaptant lorsque c’est nécessaire, la réglementation nationale aux exigences de la coopération internationale.

 

Comment on y accède ?

L’inscription en première année de doctorat est validée par le chef d’établissement sur proposition du directeur de l’école doctorale, après avis du directeur de thèse et du directeur l’équipe de recherche sur la qualité du projet et les conditions de sa réalisation.

Pour être inscrit en doctorat, le candidat doit alors être titulaire d’un diplôme conférant le grade de master. Si cette condition de diplôme n’est pas remplie, le chef d’établissement peut, par dérogation et sur proposition du conseil de l’école doctorale, inscrire en doctorat des personnes ayant effectué des études d’un niveau équivalent.

Pour préparer ce diplôme, le doctorant s’inscrit donc dans un établissement d’enseignement supérieur accrédité par le ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche pour décerner le diplôme national de doctorat.

 

Les différentes formes de doctorat

 

1. Le doctorat simple 

C’est la manière la plus courante de réaliser son doctorat : 3 à 6 années dans le même laboratoire de recherche. L’inscription et la soutenance de thèse ont lieu dans un seul établissement, et la thèse est réalisée sous la direction d’un seul directeur de recherche. La forme la plus traditionnelle se fait en 3 ans.

 

2. Le doctorat en codirection  

C’est un doctorat avec 2 directeurs de thèse. Un dans le laboratoire principal dans l’établissement où l’élève est inscrit, et un autre dans un autre établissement. L’inscription et la soutenance de la thèse ont lieu uniquement dans l’établissement du directeur de thèse principal, ce qui signifie que l’étudiant obtiendra le diplôme de cette université.

C’est finalement une modalité intéressante et facile à mettre en œuvre qui permet de réaliser un doctorat dans le cadre d’une collaboration internationale. 

 

3. Le doctorat en cotutelle

Le doctorat en cotutelle est un doctorat en co-direction qui permet de recevoir un diplôme de chacune des universités d’origine des 2 directeurs de thèse.

Il se déroule au sein d’un établissement français et d’un établissement étranger et permet la délivrance de deux diplômes. 

L’inscription se fait dans les deux établissements par le biais d’une convention établissant les modalités de la cotutelle.

Dans cette convention tout doit être précisé notamment dans lequel des deux établissements la soutenance de thèse aura lieu et qui paiera les frais de déplacement du jury. Chaque année, le doctorant doit s’inscrire dans les deux établissements de rattachement, mais ne doit payer que dans un seul. Ceci doit être aussi précisé dans la convention de cotutelle.

 

4. Le doctorat en entreprise (CIFRE)

Le dispositif CIFRE permet de faire son doctorat dans une entreprise, en lien avec une université publique. Dans ce cas, un peu comme une co-direction, il y a un directeur de thèse, professeur d’université, et un encadrant dans l’entreprise. Le doctorant est salarié de l’entreprise ; il reçoit une subvention de l’état, et obtient un diplôme de l’université.

 

5. Le doctorat européen conjoint

Le doctorat européen conjoint, ou European Joint Doctorate, a été mis en place par Horizon 2020, programme de financement de la recherche et de l’innovation de l’Union européenne 2014-2020, dans le cadre des actions Marie Skłodowska-Curie .

Ouvert à tous les étudiants étrangers, il permet de faire un doctorat de 3 ans. Ce doctorat s’effectue au sein de 3 établissements européens, dans 3 pays différents.

 

Comment se rémunérer pendant le doctorat ? 

 

Le doctorat allant de 3 à 6 ans et les aspirants docteurs ne vivant pas de recherche et d’eau fraîche, ils doivent trouver un moyen de se financer. Entre 65% et 69% des doctorants sont alors financés.  Pour les autres c’est évidemment plus compliqué mais la grande majorité doivent alors garder une activité salariée à côté de leurs recherches.

Il existe 2 grands types de financements : public ou privé. 

 

1. Les financements publics

 

a. Contrat doctoral

Les financements publics sont difficiles d’accès car ils sont peu nombreux. Le meilleur moyen de se faire financer est par l’obtention d’un contrat doctoral, financé par le laboratoire de recherche, lui même financé par la fac. Ce contrat est considérée comme le graal, la voie royale pour les étudiants car il leur assure de pouvoir financer leurs recherches en sécurité.

La rémunération d’un doctorant sous contrat est située entre 1800 et 2000 euros /mois.

Pour accéder au contrat doctoral, le futur doctorant doit passer devant un jury de sélection car les places sont chères. De plus, il est préférable d’avoir réalisé son master dans la même université que son futur doctorat afin d’avoir toutes ses chances pour être admis par la “voie royale”. Le contrat doctoral a une durée de 3 ans. En contrepartie de son financement, lorsque le doctorant est sélectionné, il doit enseigner à la fac. Il s’occupe principalement des travaux dirigés (TD). Les TD sont une sorte de cadre pédagogique d’application et d’explicitation des cours magistraux. 

D’autre part, il y a une partie cachée à ce contrat. Les doctorants sont souvent réquisitionnés pour corriger des copies (en plus de celles de ses élèves de TD) ou encore s’occuper de la bibliothèque universitaire. Ces petites tâches ne sont pas  officiellement inscrites dans le groupe, mais cela fait partie des obligations du doctorant. 

 

b. L’ATER

Une alternance au contrat doctoral est l’ATER (attaché temporaire d’enseignement et de recherche). C’est un financement public payé par l’université, qui permet au doctorant d’avoir un statut d’enseignant chercheur. Ce contrat est financé une année et est renouvelable une fois. Il donc possible d’être ATER 2 ans. Un ATER, comme lors du contrat doctoral, doit enseigner à la fac. Il y a 2 rythmes différents. Soit c’est un contrat en temps plein de 192 heures, soit en mi-temps avec 96 heures de TD. Des tâches bénévoles sont aussi à réaliser en fonction des besoins de la fac. 

 

2. Les financements privés

Pour le Contrat CIFRE (Convention Industrielle de Formation par la Recherche), le seul financement privé, la rémunération est de 1 957 euros brut par mois. Il s’agit du salaire minimum légal. Evidemment, l’entreprise peut très bien proposer une rémunération supérieure au minimum légal. Cependant, si le doctorant a un contrat cifre avec une entreprise public, cela correspond à un financement public et non privé. 

 

3. Autres financements

De plus, de nombreuses fondations, associations, institutions privées ou publiques, financent le travail de recherche de doctorants dans des problématiques qui les concernent. Les doctorants peuvent également réaliser des activités complémentaires qui leur permettent d’acquérir une expérience de l’enseignement. Ils participent alors à ce qui est appelé une mission d’enseignement. Cela prépare les doctorants au versant enseignement du métier d’enseignant chercheur. Une mission d’enseignement consiste à enseigner sous forme de TD ou de TP (travaux pratiques). La durée d’une mission d’enseignement est de 1 an. Ce contrat est renouvelable chaque année dans la limite de la durée du doctorat.

En participant donc à ces missions, le nombre d’heures annuelles à réaliser est de 64 heures dans l’année pour une rémunération horaire de 40,90 euros brut. Ces heures d’enseignement rapportent donc 2618 euros brut par an. 

 

En conclusion, le doctorat c’est plus ou moins 3 ans d’études à la suite d’un master. Cela peut paraître long, mais ce sont cependant des années enrichissantes d’un côté personnel et professionnel. Maxime Discours nous raconte d’ailleurs son parcours atypique, qu’il considère comme une expérience qui mérite d’être vécu.