Portrait alumni #26 : Sylvain Roges

Interview alumni - Sylvain Roges

Sylvain Roges, diplômé de l’ESCT depuis huit ans, a chaleureusement accepté de partager son parcours. Il est aujourd’hui Directeur de Travaux. Il met en lumière le quotidien de ce métier et nous livre quelques conseils pour y parvenir.

 

Bonjour Sylvain !  Peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique ? Plutôt bon élève ou dernier rang ?

Je suis diplômé d’un BTS Bâtiment. Après avoir obtenu mon diplôme, je devais suivre une formation différente de celle de l’ESCT. Cependant, cette formation était proposée en initiale et j’avais besoin de concret pour m’investir dans mes études. J’ai donc finalement intégré l’École de Supérieure de Conduite des Travaux pour être diplômé du cursus Directeur de Travaux en 2013.

J’étais un élève intéressé, j’aimais ce que j’apprenais. Je me souviens même avoir été en admiration devant les professeurs de cette école. Les cours étant dispensés par des professionnels, j’ai beaucoup apprécié ces années au sein de cet établissement.

 

Comment tu es devenu directeur de travaux ?

J’ai commencé comme conducteur de travaux débutant en alternance. À la fin de mes études, j’avais déjà le niveau de conducteur de travaux confirmé. Il est important de noter que j’ai commencé l’alternance avec une entreprise qui malheureusement a fait faillite avant que je ne puisse terminer mes études. L’école m’a accompagné dans cette épreuve et j’ai eu un soutien de leur part me permettant de m’orienter sur une autre entreprise pour finir ma formation. J’ai travaillé pour de nombreuses sociétés ayant diverses spécialités. Ce qui me plaît au sein d’une entreprise c’est sa polyvalence. Aujourd’hui, cela fait huit ans que je suis diplômé et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin dans ce métier passionnant, au sein de l’Atelier des Compagnons.

 

Tu travailles sur quel type de projet et avec quel type de personne en ce moment ? C’est quoi ton métier concrètement ?

En ce moment, j’ai quatre affaires à ma charge, variant de 7 millions d’euros pour la plus petite jusqu’à 20 millions d’euros pour la plus importante. Au quotidien, il est essentiel d’arriver à s’adapter à toutes les situations. Je gère une vingtaine d’entreprises par chantier en comptant les sous-traitants, les fournisseurs et les divers intervenants. En moyenne, je peux avoir entre 60 et 80 collaborateurs par projet, toutes professions confondues. C’est beaucoup de temps et d’investissement. Je travaille donc surtout avec « l’humain » et finalement il y a moins de missions opérationnelles contrairement à ce que l’on pourrait penser. Vous l’aurez compris, il faut être un vrai couteau suisse pour être compétent dans ce travail.

 

Et plus tard, on fait quoi ?

Pour ce qui est du futur proche je devrais devenir directeur opérationnel. C’est un cap dans ma carrière puisque ce métier se traduit par la gestion de tout un pôle de construction. Aussi, je vais m’orienter vers le tertiaire. Dans ce nouveau poste, je vais être le manager de plusieurs collaborateurs, qui eux-mêmes managent d’autres collaborateurs.

Concernant le futur plus éloigné, je pense m’orienter vers la formation et la transmission de connaissance. Aujourd’hui, mon travail me demande beaucoup d’investissement. Je ne pars pas en vacances sans mon PC ou mon téléphone. C’est le prix à payer pour monter en compétence.

Le métier d’enseignant me permettrait d’avoir plus de temps libre notamment mais je pense avoir une vraie vocation pour transmettre les bonnes pratiques et les ficelles du métier. Je regrette que la vision du BTP aujourd’hui soit pleine de préjugés et que l’image de ce domaine soit entartrée. Je veux montrer qu’il y a beaucoup plus que de simples ouvriers en salopette dans ma profession.

 

Un conseil à donner aux jeunes (et moins jeunes) qui cherchent leur chemin ?

Selon moi, il est important de rester honnête tout au long de sa vie professionnelle. Être droit dans ses bottes c’est essentiel si l’on veut progresser et s’imposer dans ce milieu. Je conseillerais également de ne pas rester sur ses acquis et au contraire de chercher à s’améliorer et vouloir apprendre en permanence. Je pense que personne ne peut aujourd’hui affirmer maîtriser totalement le domaine du BTP et n’avoir aucunement besoin de monter en compétences.

Également, il faut avoir l’envie et la motivation. C’est un beau métier mais parfois ça peut être dur. Même si j’ai vécu des moments éprouvants, ces derniers m’ont permis de progresser et ont renforcé mon expérience. On a toujours le choix entre baisser les bras ou tirer expérience.

 

Le mot de la fin : Je remercie l’ESCT d’avoir pensé à moi pour cette interview. D’ailleurs j’apprécie la démarche de cette école qui est vraiment honorable, de pouvoir récupérer un tas de personnes qui ne trouvaient pas affaires avec d’autres établissements. Le recrutement de professionnels à l’ESCT apporte du concret à la formation et est un bon guide pour l’entrée en matière dans la vie actuelle.